L’enseignement des dimanches après la Pentecôte que nous vivons en ce moment nous fait entrer dans la fin de l’année liturgique. Ces messes sont composées pour orienter nos pensées vers le ciel et vers l’éternité. C’est pourquoi il est question dans l’Evangile du 17e dimanche d’un dialogue entre Jésus et les docteurs de la Loi.
« Les Pharisiens se trouvaient réunis et Jésus leur posa cette question : « – Que pensez-vous du Messie ? De qui est-il le descendant ? » « – Il est le descendant de David », lui répondirent-ils.
Jésus leur dit : « – Comment donc David, guidé par le Saint-Esprit, a-t-il pu l’appeler «Seigneur» ? Car David a dit : «- Le Seigneur Dieu a déclaré à mon Seigneur : Venez siéger à ma droite, jusqu’à ce que j’aie fait de vos ennemis l’escabeau de vos pieds.»
« Si donc David l’appelle «Seigneur», comment le Messie peut-il être aussi descendant de David ? ». Aucun d’eux ne put lui répondre un seul mot et, à partir de ce jour, personne n’osa plus lui poser de questions. » Matthieu 22, 41-45
Le Christ est le Fils de David (lignée humaine) mais il est aussi le Fils de Dieu (lignée divine) et quand David l’appelle « Mon Seigneur » alors qu’il est son ancêtre, il l’appelle mon Seigneur … non pas sur sa lignée terrestre mais sur sa lignée divine et c’est ce que n’ont pas compris les pharisiens et les docteurs de la Loi. Mais ne nous y trompons pas cette parole est aussi difficile à comprendre pour nous chrétiens.
Cette parole est aussi à mettre en pratique dans notre vie. C’est à dire que nous avons une hérédité qui est une hérédité terrestre et puis nous avons une autre hérédité qui est une hérédité divine … et qu’il ne faut pas en oublier une lors de notre passage sur cette terre. Ne sommes nous pas enfants des hommes par nos parents et enfants de Dieu, frère du Christ par notre baptême ?
« L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. » Romains 8,16.« Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ, vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ » Galates 3,26
La seule façon de ne pas oublier cette hérédité divine qui est en nous, c’est d’être attentif à Dieu, attentif à ses messages contenus dans les Ecritures et attentif à sa présence dans notre vie. En même temps, être attentif à Dieu, c’est être attentif à nos frères. L’un ne peut aller sans l’autre.
« Dieu, Père de tous, au-dessus de tous, qui agit par tous et demeure en nous tous Ephésiens 4,5-6 Dieu est en permanence pour tous et pour chacun avec le même amour.
» Quand les Pharisiens apprirent que Jésus avait réduit au silence les Sadducéens, ils se réunirent. Et l’un d’eux, un maître de la loi, voulut lui tendre un piège ; il lui demanda :
« – Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ?
Jésus lui répondit : «- Tu dois aimer le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit.» C’est là le commandement le plus grand et le plus important. Et voici le second commandement, qui est d’une importance semblable : «- Tu dois aimer ton prochain comme toi-même.»
Toute la loi de Moïse et tout l’enseignement des prophètes dépendent de ces deux commandements. » Matthieu 22, 36-40
Au cœur de l’Evangile il y a ce double commandement. Nous sommes indissociables les uns des autres et, si nous négligeons le plus petit, le plus différent, le moins conforme … nous négligeons Dieu et nous négligeons aussi une part de nous-même. Cette attention aux autres c’est ce que l’on nomme la charité.
Une seule charité: être Un dans ce que l’on est; notre lignée terrestre et notre lignée divine doivent tendre à n’être qu’une. Il n’y a pas une charité pour Dieu et une autre différente pour les hommes. Un seul et même amour pour tous. C’est ce qu’on retrouve dans la messe de Gazinet avec « Travaillez à votre redressement », travaillez à faire que votre lignée terrestre et votre lignée d’enfant de Dieu soient les plus proches possibles … d’ailleurs il est même dit dans les Ecritures non pas le mot travail mais le mot « vocation »:
« Conduisez-vous d’une manière digne de la vocation à laquelle vous avez été appelés » Ephésiens 4,1
Un travail on le fait pour sa vie terrestre, pour gagner de l’argent, pour construire sa vie et contribuer au bien être de celles et ceux qui nous entourent. Une vocation c’est tout autre chose, c’est quelque chose qui nous attire et en même temps lorsqu’on la réalise, c’est quelque chose qui nous transcende et nous grandit.
Ayons la vocation d’être chrétien !!…
C’est cela qui est vraiment très important aujourd’hui encore; ayons cette vocation et « sans cesse sur le métier remettons notre ouvrage » parce que bien sûr personne n’est parfait. Appuyons nous pour cela sur ce que nous avons et sur ce que nous avons reçu … c’est à dire appuyons nous sur notre foi, sur notre baptême, sur notre espérance. Lorsque l’on s’appuie sur ces trois piliers, on rebondit dans le sens où Dieu souhaite nous conduire, le sens où Dieu souhaite que nous guidions notre vie.
Comme il y a la Trinité Père, Fils et Esprit, il y a aussi sur la terre la Foi, le Baptême et notre Espérance, tout cela dans la charité, pour suivre cette vie de chrétien qui nous est offerte et demandée; pour suivre cette vie qui nous amène à retrouver Dieu maintenant mais aussi à la fin de notre vie et à lui rendre notre âme, celle qu’il nous a confiée… »
« De qui est cette effigie demande le Christ en montrant la pièce romaine … et bien rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » Matthieu 22,21
La grande difficulté réside bien sûr dans l’application de la parole divine à la vie de tous les jours. Mais l’important est de chercher, d’essayer, de s’appliquer … Dieu, et toute sa compassion et sa tendresse pour l’humanité, sera le seul juge du chemin que nous aurons parcouru.
Dame Colette
Article paru dans journal « Le Gallican » 10.2016
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