RDV régional ACAT… commentaire Eglise gallicane

Le rassemblement régional ACAT, qui a eu lieu le 14 Octobre 2023 pour cette année, est une rencontre des représentants de l’ACAT en région et l’occasion d’élections statutaires pour les membres. Le groupe ACAT de Montbrison fait partie de la région Auvergne qui comprend les départements de l’Allier, le Cantal, la Haute-Loire, la Loire et le Puy de Dôme. Il était chargé de l’organisation du rassemblement Régional annuel, le 14 octobre 2023, à l’école Saint Charles à Montbrison. La prière commune a ouvert les débats et discussions du jour. La clôture de la journée s’est déroulée en la chapelle de l’école avec une célébration œcuménique dont le commentaire a été demandé à la chapelle gallicane St Michel Archange par son représentant Père Robert Mure.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 22,1-14. 

Jésus disait en paraboles : « Le Royaume des cieux est comparable à un roi qui célébrait les noces de son fils. Il envoya ses serviteurs pour appeler à la noce les invités, mais ceux-ci ne voulaient pas venir. Il envoya encore d’autres serviteurs dire aux invités : ‘Voilà : mon repas est prêt, mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ; tout est prêt : venez au repas de noce. ‘ Mais ils n’en tinrent aucun compte et s’en allèrent, l’un à son champ, l’autre à son commerce ; les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent. Le roi se mit en colère, il envoya ses troupes, fit périr les meurtriers et brûla leur ville. Alors il dit à ses serviteurs : ‘Le repas de noce est prêt, mais les invités n’en étaient pas dignes. Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous rencontrerez, invitez-les au repas de noce. ‘Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils rencontrèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives. Le roi entra pour voir les convives. Il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce, et lui dit : ‘Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ? ‘ L’autre garda le silence. Alors le roi dit aux serviteurs : ‘Jetez-le, pieds et poings liés, dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents. ‘Certes, la multitude des hommes est appelée, mais les élus sont peu nombreux. » Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris

Homélie :

Lorsque certains passages des Écritures apparaissent comme obscurs ou choquants il convient de retenir la formule de Marie Noelle Thabut, éminente bibliste, qui dit « Si nous ne trouvons pas dans les textes une parole « libérante », c’est que nous ne les avons pas compris ». Alors allons chercher au-delà des apparences, les sens profonds qui peuvent résonner en chacune et chacun de nous. Il me semble essentiel, tout d’abord, de revenir sur la compréhension du mot Royaume qui est cœur de l’annonce de la bonne Nouvelle.  Marc (chap 1, 14-15)  « Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ; il disait : Les temps sont accomplis : le royaume de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » Selon les traductions françaises, 3 mots peuvent être employés pour traduire le mot royaume. Il est royaume : dans les paraboles ; règne : dans le Notre Père ou encore royauté. Les deux premiers renvoient à l’espace et au temps et la royauté évoque plus un état ou le statut du divin.

Sur ce sujet, Benoit XVI a écrit « Il n’est pas question d’un royaume à venir ou à instaurer, mais de la souveraineté de Dieu sur le monde qui, de façon nouvelle, devient réalité dans l’histoire ».  Il ne s’agit donc pas d’un royaume qui a changé de place ou d’un évènement qui va arriver mais plutôt d’une présence aux hommes qui se manifeste sur un mode différent. Ce mode était, avant Jésus, celui de la distance et de l’éloignement ; désormais avec Jésus, il est celui de la proximité et de la présence. (Gabriel Robin)

L’annonce de la Bonne Nouvelle par Jésus c’est vraiment l’annonce d’une proximité et d’une présence de Dieu. C’est pourquoi le thème de la noce ou du repas revient souvent dans les paraboles. La noce est une image fréquemment utilisé pour décrire le projet de Dieu pour l’humanité… un projet joyeux et heureux

Ceux qui sont invités sont des proches, famille, amis, voisins, relations. Il est d’autant plus choquant de les voir refuser cette invitation. Nous sommes tous de la même famille pour Dieu, c’est sa famille qui n’a pas de temps pour lui.

On peut faire une lecture historique et de nombreux commentateurs l’ont déjà fait. On peut aussi faire une lecture sur le plan symbolique et dire que nous sommes tour à tour, ces différents invités. C’est une part de nous-mêmes qui ne peut pas ou ne veut pas entrer dans ce royaume, dans cette intimité et cette proximité de Dieu.

Nous sommes parfois, les premiers invités trop occupés à nos affaires, à nos passions, à notre travail.  Occupations qui nous empêchent, nous distraient, nous tiennent loin de la rencontre avec Dieu. Nos activités prennent tellement de place dans nos vies qu’il n’y a plus le temps pour nous poser dans la proximité et la présence à Dieu.

Nous sommes aussi les seconds invités, ceux qui sont égarés aux croisés des différents chemins de vie, ceux qui cherchent et qui doutent. Nous sommes ces invités « surprise », qui reçoivent ce message et qui lâchent tout pour se rendre à cette invitation. Ces invités qui se laissent toucher par la possibilité de Dieu dans leur vie et qui disent « Oui je viens Seigneur ».

Et que se passe-t-il entre le moment où l’invitation est reçue et le moment où la rencontre avec Dieu se produit. C’est le retournement de soi, la « Métanoïa » décrite par les Pères de l’Église, c’est la prise de conscience puis le passage au-delà de soi et enfin la transformation et la transparence. Prise de conscience, c’est l’invitation : nous la recevons par Lui, Passage au-delà de soi, c’est le chemin : nous le parcourons avec Lui, Transformation et transparence, c’est le vêtement de noce : nous le revêtons en Lui.

Dieu a fait l’homme à son image cela nous est dit dans la Génèse. Saint Irénée a ajouté « Dieu s’est fait homme pour que l’homme se fasse Dieu ». Accomplir cette transformation intérieure, c’est revêtir ce vêtement qui nous fait semblable à Dieu. Revêtir ce qui est l’expression du meilleur de nous-mêmes, à l’image de notre créateur.

Cette robe de noce est considérée dans le Nouveau Testament comme la robe des baptisés. La robe de l’accomplissement des promesses de notre baptême. Mais comme Jésus le dit lui-même « Il ne suffit pas de dire : Seigneur, Seigneur ! pour entrer dans le Royaume des cieux ; il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux. » (Mt 7, 22).

Je veux ajouter aussi deux choses en guise de conclusion :

La première c’est la Joie de cette rencontre. La joie véritable et sans limite qui est au cœur de cette présence. L’image de la noce ou celle du festin céleste est une promesse joyeuse qui nous invite à la suivre. Ce n’est pas pour rien qu’il est dit : « Heureux les invités au repas du Seigneur ».

La seconde, c’est que la présence, la proximité de Dieu est une invitation qui est faite au présent. A propos de cette rencontre qu’il est dit « Veillez car vous ne savez ni le jour ni l’heure ». C’est une invitation pour aujourd’hui et maintenant.

Amen

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