Prier comme on respire !

Prier comme on respire

Peut-être nous sentons-nous parfois un peu essoufflés et tentés de laisser tomber les temps de prière par fatigue ou parce qu’il est frustrant de ne pouvoir y passer le temps que nous souhaiterions, tant diverses activités nous requièrent avec leur lot d’imprévus. Et nous voici, de nouveau, affrontés à cette question récurrente et un peu lassante : comment faire pour donner à Dieu une place plus grande dans nos vies, comment entretenir le feu de l’amour ? Rien d’étonnant à cela car, comme le disait un père du désert : s’il est des combats qui s’atténuent au fur et à mesure que nous avançons dans la vie chrétienne, celui de la prière ne cesse jamais.

En ce sens, l’aide de nos prédécesseurs dans la foi peut être précieuse quand ils préconisent une prière brève et pure, consistant en la répétition d’une courte formule qui nous deviendra comme une seconde respiration. Et cela, qu’il s’agisse d’un verset de l’Écriture, de la prière dite de Jésus ou d’une brève invocation qui nous habite par la grâce de l’Esprit. Cassien, maître d’oraison, propose ainsi ce verset de psaume que nous avons déjà évoqué : « Dieu, viens à mon aide ; Seigneur, hâte-toi de me secourir. » Pour lui, cette prière exprime l’essentiel de ce que nous pouvons ressentir. Elle est supplication, reconnaissance de notre misère, confession de la grandeur de Dieu, expression de notre confiance. C’est, dit-il, « la voix de l’amour fervent ».

En outre, ce type de prière brève peut se vivre dans les circonstances et les lieux les plus divers : au lever, en attendant le bus ou le métro, avant de se mettre au travail, en marchant… Cependant, veillons à ce que notre esprit s’accorde avec nos lèvres et soyons présents à ce que nous disons, car cette pratique ne relève en rien de la magie.

Cela dit, une telle modalité répétitive peut nous sembler trop pauvre, ennuyeuse et nous laisser sur notre soif. Toutefois, pourquoi ne pas essayer ? Peut-être nous évitera-t-elle de perdre le goût de l’intimité avec Dieu quand la vie nous bouscule, et que notre esprit est saturé d’informations ; peut-être creusera-t-elle en nous un désir qui nous rendra inventifs pour prolonger ensuite ces moments ? Effort modeste certes, mais rappelons-nous que « la moindre action spirituelle, si elle se répète, est d’une grande puissance ». (Saint Isaac le Syrien, VIIIe siècle.)

 

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