Symbole de l’union amoureuse de l’homme et de la femme, Deux « OUI » dans la confiance et l’amour, le mariage dans un sens mystique signifie l’union du Christ avec son Eglise, de Dieu avec son peuple et de l’âme avec son Dieu.
Les Evangiles font plusieurs fois référence à la noce et au mariage, tant cette image est riche de sens pour exprimer la relation d’union particulière entre humanité et divinité.
Le mariage représente pour une famille un moment privilégié de tendresse, de joie et d’unité familiale. Cette cérémonie recouvre tout à la fois des enjeux de société avec le mariage civil et des enjeux spirituels avec le mariage religieux. Dans toutes les cultures, le mariage est l’occasion d’une fête associant la famille, les proches et les amis. C’est un moment d’émotion marqué aussi d’une grande convivialité autour d’un repas festif. Dans la vie d’une famille, un mariage reste un moment qui marque le temps et l’histoire. Les photos sont nombreuses et elles restent affichées comme des témoignages durant de nombreuses années. Ce moment est aussi un moment d’intimité pour les époux. Il marque le départ d’une vie nouvelle.
Le Christ est présent à un mariage lorsqu’il réalise son premier miracle, en changeant l’eau en vin; il entre ainsi dans sa vie publique. Dans de nombreuses paraboles, il va ensuite utiliser l’image du mariage et de la noce pour tracer un parallèle entre la vie terrestre et la vie céleste. L’Evangile du 19e dimanche après Pentecôte est sans doute le plus accompli dans sa description du Royaume des cieux. Tous les personnages prennent corps et nous voyons se préciser la vision céleste où l’humanité toute entière sera unie au Christ ressuscité. Le Père céleste invite à ce repas de noce tous ceux et toutes celles qui acceptent de « se revêtir de l’homme nouveau » comme le dit St Paul.
L’évolution des modes de vie rendent certains passages des Evangiles plus difficiles à comprendre en 2012. Le rôle d’un berger ne correspond plus à celui du berger en Palestine au temps de Jésus. De même les relations d’autorité dans une démocratie sont très éloignées de celle d’un pays en état d’occupation. Avec l’image du mariage, les émotions, les sentiments restent très proches de ce que voulait transmettre le Christ il y a 2000 ans. Nous sommes touchés par l’utilisation de ce symbole, car il fait forcément écho en nous à des moments particuliers plein de bonheur et de joie. Nous pouvons facilement nous mettre à la place de chacun des personnages et ressentir en nous les émotions que décrit Jésus. L’enseignement transmis par ces textes porte sur les valeurs et les dimensions fondamentales du christianisme. Soyons heureux et fiers d’être dépositaire d’un tel héritage. Acceptons avec joie de plonger encore et encore dans ces Evangiles, acceptons de les décrypter en détail pour en comprendre toute la richesse et toute la complexité.
Les paroles du Christ sur le mariage terrestre nous permettent d’approcher l’expression de la noce céleste, en rendant vivant ce qui constitue le but ultime de l’humanité : partager une éternité de joie et de lumière avec le Christ.
Monseigneur Durand, évêque de Mende au 12e siècle, écrit que l’on trouve trois noces dans l’Evangile.
– « le royaume des cieux est semblable à un roi qui célébrait les noces de son fils »(Matthieu 22, 1-14).
- Ce fils est le Christ qui s’est uni à la nature humaine. A ces noces, il a invité les hommes de l’ancienne loi par l’enseignement des prophètes.
– « Vous êtes semblables aux hommes qui attendent que leur Seigneur revienne de ces noces ».
- Ce Seigneur est le Christ, vrai homme, qui en son ascension s’est uni à la nature des anges et a convoqué les « Gentils » à ces noces par la voix des apôtres.
– « Les cinq jeunes filles qui étaient prêtes entrèrent avec lui au festin des noces ». (Matthieu 25,10)
- Cet époux, c’est le Christ qui s’unit à l’Eglise, c’est aussi les noces de Dieu avec l’humanité qui a accepté de se laisser transformer par son amour.
Nous sommes tout au long de l’année, invités à ces noces célestes. L’Eglise célèbre les premières à la nativité, les secondes à l’Ascension et les troisièmes après la Résurrection.
La vie céleste et éternelle commence ici et maintenant avec les paraboles qui parlent de nous, de notre vie et de notre rapport à Dieu. La perspective de vie qui nous est proposée est accessible à toutes et à tous.
L’Eglise Gallicane poursuit année après année cet enseignement venu du fond des âges mais qui est toujours d’actualité parce qu’il s’inscrit dans l’Esprit de l’Evangile.
Père Robert