Mes frères, éliminez en vous ce vieux levain pour que vous deveniez semblables à une pâte nouvelle et sans levain. Vous l’êtes déjà en réalité depuis que le Christ, notre agneau pascal, a été sacrifié. Célébrons donc notre fête, non pas avec du pain fait avec le vieux levain du péché et de l’immoralité, mais avec le pain sans levain de la pureté et de la vérité.
Evangile: St Marc 16, 1-7
Quand le jour du sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie mère de Jacques, et Salomé achetèrent des huiles parfumées pour aller embaumer le corps de Jésus. Très tôt le dimanche matin, au lever du soleil, elles se rendirent au tombeau. Elles se disaient l’une à l’autre : « Qui va rouler pour nous la pierre qui ferme l’entrée du tombeau ? » Mais quand elles regardèrent, elles virent que la pierre, qui était très grande, avait déjà été roulée de côté. Elles entrèrent alors dans le tombeau ; elles virent là un jeune homme, assis à droite, qui portait une robe blanche, et elles furent effrayées. Mais il leur dit : « Ne soyez pas effrayées ; vous cherchez Jésus de Nazareth, celui qu’on a cloué sur la croix ; il est revenu de la mort à la vie, il n’est pas ici. Regardez, voici l’endroit où on l’avait déposé. Allez maintenant dire ceci à ses disciples, y compris à Pierre : «Il va vous attendre en Galilée ; c’est là que vous le verrez, comme il vous l’a dit».
Samedi Saint, jour particulier. Symboliquement le Christ est mort mais il n’est pas encore ressuscité.
La joie pascale attendra demain.
Alors posons-nous la question ; que se passe-t-il durant ces trois jours où le corps de Jésus est inerte dans une anfractuosité de la montagne, taillée dans le roc ? L’Apôtre Pierre dans sa première épître écrit que Jésus est allé annoncer la Bonne Nouvelle aux morts (1 Pierre 3,19 et 4,6).
Selon le Credo des Apôtres Jésus est : « descendu aux enfers ». Moments particuliers ! Le Christ plonge à la rencontre de ceux qui ont vécu jadis… « Abraham a désiré voir mon jour et il l’a vu » écrit Jean dans son évangile (Jean 8,56).
La pensée dirigée dans un tel sens nous éloigne de notions théologiques où ceux qui sont morts dormiraient dans une espèce d’inconscience… Non ! Les morts de l’Ancien Testament ont pu voir le jour où Jésus est venu, ils ont pu écouter et ont eu l’occasion d’adhérer ou non à la Bonne Nouvelle : voilà l’enseignement de l’Église. Là même elle puise un renforcement de sa certitude en la Communion des Saints. La mise au sépulcre du corps de Jésus est comme un regard prophétique jeté sur l’au-delà, lui-même…
Entre ce corps sans vie et la vie qui a quitté le corps, il n’y a plus qu’un lien, invisible pour l’incroyant : la Prière. Elle est symbolisée dans la treizième station du chemin de croix par le personnage de Marie recevant le corps exsangue de son fils. La prière mariale exprime cette volonté depuis toujours :« Elle prie pour nous maintenant et à l’heure de notre mort. »
Message tiré d’un article de Mgr T. Teyssot, Notre Evêque Primat
Les amis de Jésus sont désemparés.. Il est mort sur la croix, lui qui avait dit qu’il était le Fils de Dieu ! …. Nuit d’interrogations, de doute, de peur et de chagrin … Plus de 2000 ans après nous savons déjà qu’il va ressusciter et nous accompagner encore et toujours… mais eux l’ignorent encore … douleur de l’absence.
Comportez-vous entre vous comme on le fait quand on connaît Jésus-Christ: Il possédait depuis toujours la condition divine, mais il n’a pas voulu demeurer l’égal de Dieu. Au contraire, il a de lui-même renoncé à tout ce qu’il avait et il a pris la condition de serviteur. Il est devenu homme parmi les hommes, il a été reconnu comme homme ; il a choisi de vivre dans l’humilité et s’est montré obéissant jusqu’à la mort, la mort sur une croix. C’est pourquoi Dieu l’a élevé à la plus haute place et lui a donné le nom supérieur à tout autre nom. Il a voulu que, pour honorer le nom de Jésus, tous les êtres vivants, dans les cieux, sur la terre et sous la terre, se mettent à genoux, et que tous proclament, à la gloire de Dieu le Père : « Jésus est le Seigneur ! »
Evangile : St Matthieu 21, 1-9
Quand ils approchèrent de Jérusalem et arrivèrent près du village de Bethfagé, sur le mont des Oliviers, Jésus envoya en avant deux des disciples : « Allez au village qui est là devant vous, leur dit-il. Vous y trouverez tout de suite une ânesse attachée et son ânon avec elle. Détachez-les et amenez-les-moi. Si l’on vous dit quelque chose, répondez : «Le Seigneur en a besoin.» Et aussitôt on les laissera partir. »
Cela arriva afin que se réalisent ces paroles du prophète :
« Dites à la population de Sion : Regarde, ton roi vient à toi, plein de douceur, monté sur une ânesse, et sur un ânon, le petit d’une ânesse. »
Les disciples partirent donc et firent ce que Jésus leur avait ordonné. Ils amenèrent l’ânesse et l’ânon, posèrent leurs manteaux sur eux et Jésus s’assit dessus. Une grande foule de gens étendirent leurs manteaux sur le chemin ; d’autres coupaient des branches aux arbres et les mettaient sur le chemin. Les gens qui marchaient devant Jésus et ceux qui le suivaient criaient : « Gloire au Fils de David ! Que Dieu bénisse celui qui vient au nom du Seigneur ! Gloire à Dieu dans les cieux ! »
Il est écrit, en effet, qu’Abraham eut deux fils, l’un d’une esclave, Agar, et l’autre d’une femme libre, Sara. Le fils qu’il eut de la première naquit conformément à l’ordre naturel, mais le fils qu’il eut de la seconde naquit conformément à la promesse de Dieu. Ce récit comporte un sens plus profond : les deux femmes représentent deux alliances. L’une de ces alliances, représentée par Agar, est celle du mont Sinaï ; elle donne naissance à des esclaves. Agar, c’est le mont Sinaï en Arabie ; elle correspond à l’actuelle ville de Jérusalem, qui est esclave avec tous les siens. Mais la Jérusalem céleste est libre et c’est elle notre mère. En effet, l’Écriture déclare :
« Réjouis-toi, femme qui n’avais pas d’enfant ! Pousse des cris de joie, toi qui n’as pas connu les douleurs de l’accouchement ! Car la femme abandonnée aura plus d’enfants que la femme aimée par son mari . »
Quant à vous, frères, vous êtes des enfants nés conformément à la promesse de Dieu, tout comme Isaac. Autrefois, le fils né conformément à l’ordre naturel persécutait celui qui était né selon l’Esprit de Dieu, et il en va de même maintenant. Mais que déclare l’Écriture ? Ceci : « Chasse cette esclave et son fils ; car le fils de l’esclave ne doit pas avoir part à l’héritage paternel avec le fils de la femme née libre. » Ainsi, frères, nous ne sommes pas enfants de celle qui est esclave, mais de celle qui est libre.
Evangile : St Jean 6, 1-15
Après cela, Jésus s’en alla de l’autre côté du lac de Galilée, appelé aussi lac de Tibériade. Une grande foule le suivait, parce que les gens voyaient les signes miraculeux qu’il faisait en guérissant les malades. Jésus monta sur une colline et s’assit là avec ses disciples. La Pâque, la fête des Juifs, était proche. Jésus regarda et vit qu’une grande foule venait à lui ; il demanda donc à Philippe : « Où pourrions-nous acheter du pain pour leur donner à manger à tous ? » . Il disait cela pour mettre Philippe à l’épreuve, car il savait déjà ce qu’il allait faire. Philippe lui répondit : « Même avec deux cents pièces d’argent, nous n’aurions pas de quoi acheter assez de pain pour que chacun d’eux en reçoive un petit morceau. » Un autre de ses disciples, André, le frère de Simon Pierre, lui dit : « Il y a ici un garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons. Mais qu’est-ce que cela pour un si grand nombre de personnes? » Jésus dit alors : « Faites asseoir tout le monde. » Il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit. Ils s’assirent donc ; ils étaient environ cinq mille hommes. Jésus prit les pains et, après avoir remercié Dieu, il les distribua à ceux qui étaient là. Il leur donna de même du poisson, autant qu’ils en voulaient. Quand ils eurent tous mangé à leur faim, Jésus dit à ses disciples : « Ramassez les morceaux qui restent, afin que rien ne soit perdu. » Ils les ramassèrent et remplirent douze corbeilles avec les morceaux qui restaient des cinq pains d’orge dont on avait mangé. Les gens, voyant le signe miraculeux que Jésus avait fait, déclarèrent : « Cet homme est vraiment le Prophète qui devait venir dans le monde ! » Jésus se rendit compte qu’ils allaient venir l’enlever de force pour le faire roi. Il se retira donc de nouveau sur la colline, tout seul.
Voilà le cœur de l’Evangile, voilà la parole que Dieu dit au monde ce matin : sortez de vos logiques mortifères, sortez de toutes les logiques d’épurations, qu’elles soient ethniques, religieuses, politiques, économiques ou sexuelles : nous avons reçu une terre en partage, personne ne devrait en être exclu. Les Eglises ne sont pas là pour faire le tri, ni pour dénoncer la mauvaise herbe : elles sont là pour proclamer le pari fou d’un Dieu qui choisit le <<grandir ensemble>>. Elles sont là pour proclamer la dignité fondamentale de tout homme, de toute femme, contre tous les faux dieux, contre les idoles de toujours
Fête Juive DE SOUKKOT illustrant bien ce propos:
tradition juive pendant la fête de SOUKKOT. Il y a un bouquet ; Il est composé : de l’Etrog : un cédrat, fruit qui ressemble à un citron, du Loulav : une branche de palmier, du Hadass : trois branches de myrte, de la Arava : deux branches de saule. Lors de la prière du matin, après la bénédiction rituelle, on joint les deux mains et on agite les quatre composants ainsi rassemblés en direction des quatre points cardinaux, vers le haut et le bas. * Le cédrat possède fruits et parfum : il représente les personnes qui mettent en pratique la Thora et qui l’étudient : elles donnent fruits et parfum. * Le palmier est un arbre qui donne des fruits, mais n’a pas de parfum : il représente ceux qui pratiquent en toute simplicité sans s’adonner à la prière ni à l’étude de la parole… * Le myrte possède un bon parfum : il représente ceux qui étudient et possèdent l’esprit de la Thora sans toujours savoir porter du fruit… * Enfin, le saule ne produit ni fruit ni parfum, il représente ceux qui ne pratiquent pas et n’étudient pas… mais qui sont pourtant présents dans le bouquet. Le bouquet agité rituellement avec ses quatre composants souligne que chacun a autant de valeur, qu’il pratique ou pas : il est le symbole de l’unité fondamentale de la communauté humaine…
<< Laissez-les grandir ensemble >>, dit le Maître de l’Evangile… Et si justement la vérité était là où on refuse de trier, là où on laisse la parole agir sans essayer de tout faire soi-même ? Une Eglise ne doit pas être parfaite, elle ne doit même pas y aspirer ! Elle ne peut qu’humblement se savoir portée et porteuse de l’Evangile de Jésus-Christ, celui qui sut mettre les mains dans le cambouis du monde. N’essayons pas d’être ce que nous ne serons jamais, des saints, des purs dans le sens moralisateur du terme. Tant que le monde existera, nous ne vaincrons pas le mal… Mais le Christ, lui il l’a déjà vaincu. Notre seule tâche désormais est d’aider, de participer aux semailles et à la croissance de la bonne semence.
Voilà le cœur de l’Evangile, voilà la Parole que Dieu dit au monde.
Sortons de nos logiques mortifères, sortons de toutes les logiques d’épurations, qu’elles soient ethniques, religieuses, politiques, économiques …
Nous avons reçu une terre en partage, personne ne devrait en être exclu.
Les Eglises ne sont pas là pour faire le tri, ni pour dénoncer la mauvaise herbe : elles sont là pour proclamerle pari fou d’un Dieu qui choisit le « Grandir Ensemble »N.Paquereau EPUF
Les Eglises sont là pour proclamer la dignité fondamentale de tout homme, de toute femme, contre tous les faux dieux, contre les idoles de toujours.
« Laissez-les grandir ensemble » Mat 13-30, dit le Seigneur.
Et si justement la vérité était là où on refuse de trier, là où on laisse la Parole agir.
C’est vrai, c’est le pari fou d’un Dieu qui choisit de croire en toi, en moi, en chacun d’entre nous, même si toi tu crois que tu n’en vaux pas la peine; D’un Dieu qui veut nous donner la foi, c’est-à-dire ce courage d’être chrétien et de le vivre à chaque pas sans nous lasser jamais… même dans les champs d’épines et de ronces…
Le pari fou d’un Dieu qui choisit de faire confiance en la bonne graine, celle de sa Parole et de tous ceux qui tentent d’en vivre… même au coeur de la zizanie la plus sordide.
Tant que le monde existera, nous ne vaincrons pas le mal… Mais le Christ, lui, l’a déjà vaincu sur la Croix, pour nous.
Ayons confiance en Lui et en sa Parole active par l’Esprit Saint.
Christ est ressuscité, C’est notre Foi et notre chemin de chrétien. Au matin de Pâques, soyons nombreux à le proclamer.