Partage biblique oecuménique : Jeudi 10 Avril
3ème Dimanche de carême
Ecoute Mp3 : Homélie 3ème Dim. Carême 2014
Epître : St Paul aux Ephésiens 5, 1-9
Puisque vous êtes les enfants que Dieu aime, efforcez-vous d’être comme lui. Que votre façon de vivre soit inspirée par l’amour, à l’exemple du Christ qui nous a aimés et a donné sa vie pour nous, comme une offrande et un sacrifice dont l’agréable odeur plaît à Dieu.
Vous appartenez au peuple de Dieu, par conséquent il ne convient pas qu’une forme quelconque d’immoralité, d’impureté ou d’envie soit même mentionnée parmi vous. Il n’est pas convenable non plus que vous prononciez des paroles grossières, stupides ou sales. Adressez plutôt des prières de reconnaissance à Dieu. Sachez-le bien : aucun être immoral, impur ou avare n’aura jamais part au Royaume du Christ et de Dieu.
Que personne ne vous égare par des raisonnements trompeurs : ce sont de telles fautes qui attirent la colère de Dieu sur ceux qui s’opposent à lui. N’ayez donc rien de commun avec ces gens-là. Vous étiez autrefois dans l’obscurité ; mais maintenant, par votre union avec le Seigneur, vous êtes dans la lumière. Par conséquent, conduisez-vous donc en fils de lumière, car la lumière produit toute sorte de bonté, de droiture et de vérité.
Evangile : St Luc 11, 14-28
Jésus était en train de chasser un esprit mauvais qui rendait un homme muet. Quand l’esprit mauvais sortit, le muet se mit à parler et, dans la foule, les gens furent remplis d’étonnement. Cependant, quelques-uns dirent : « C’est Bélzébuth, le chef des esprits mauvais, qui lui donne le pouvoir de chasser ces esprits ! » D’autres voulaient lui tendre un piège : ils lui demandèrent de montrer par un signe miraculeux qu’il venait de Dieu. Mais Jésus connaissait leurs pensées ; il leur dit alors : « Tout royaume dont les habitants luttent les uns contre les autres finit par être détruit, ses maisons s’écroulent les unes sur les autres. Si donc Satan est en lutte contre lui-même, comment son royaume pourra-t-il se maintenir ? Vous dites, en effet, que je chasse les esprits mauvais parce que Bélzébuth m’en donne le pouvoir. Si je les chasse de cette façon, qui donne à vos partisans le pouvoir de les chasser ? Vos partisans eux-mêmes démontrent que vous avez tort ! En réalité, c’est avec la puissance de Dieu que je chasse les esprits mauvais, ce qui signifie que le Royaume de Dieu est déjà venu jusqu’à vous.
« Quand un homme fort et bien armé garde sa maison, tous ses biens sont en sûreté. Mais si un homme plus fort que lui arrive et s’en rend vainqueur, il lui enlève les armes dans lesquelles il mettait sa confiance et il distribue tout ce qu’il lui a pris.
« Celui qui n’est pas avec moi est contre moi ; et celui qui ne m’aide pas à rassembler disperse. »
« Lorsqu’un esprit mauvais est sorti d’un homme, il va et vient dans des espaces déserts en cherchant un lieu où s’établir. S’il n’en trouve pas, il se dit alors : «Je vais retourner dans ma maison, celle que j’ai quittée.» Il y retourne et la trouve balayée, bien arrangée. Alors il s’en va prendre sept autres esprits encore plus malfaisants que lui ; ils reviennent ensemble dans la maison et s’y installent. Finalement, l’état de cet homme est donc pire qu’au début. »
Jésus venait de parler ainsi, quand une femme s’adressa à lui du milieu de la foule : « Heureuse est la femme qui t’a porté en elle et qui t’a allaité ! ». Mais Jésus répondit : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique ! »
Partage biblique oecuménique du Jeudi 13 Mars
Notre réflexion de ce mois portera sur ce texte de St Marc qui nous révèle un miracle de Jésus. Que nous enseigne ce texte ? que veut-il nous dire pour notre vie d’aujourd’hui?
Nous verrons aussi comment nous l’appréhendons-nous au sein de nos différentes communautés?
« La tentation au désert » – 1er Dimanche de Carême
Ecoute Mp3 : Homélie 1er dim Carême
Epître : St Paul aux Corinthiens (2 Cor. 6,1-10)
Ainsi, puisque nous collaborons avec Dieu, nous vous en supplions : ne négligez pas la grâce que vous avez reçue de lui. Dieu déclare en effet :
« Au moment où se manifestait ma faveur, je t’ai écouté, au jour du salut, je suis venu à ton secours z . »
Eh bien, voici maintenant le moment d’accepter la faveur de Dieu ; voici le jour du salut.
Il ne faut pas que l’on puisse critiquer notre fonction, c’est pourquoi nous ne voulons scandaliser personne en quoi que ce soit. Au contraire, nous cherchons en toutes circonstances à nous présenter comme de vrais serviteurs de Dieu : nous supportons avec beaucoup de patience les souffrances, les détresses et les angoisses. On nous a battus et mis en prison, on a soulevé le peuple contre nous ; accablés de travail, nous avons été privés de sommeil et de nourriture. Nous nous montrons serviteurs de Dieu par notre pureté, notre connaissance, notre patience et notre bonté, par l’action du Saint-Esprit, par notre amour sincère, par notre prédication de la vérité et grâce à la puissance de Dieu. Nos armes offensives et défensives, c’est de faire ce qui est juste aux yeux de Dieu. On nous honore ou on nous couvre de mépris ; on nous insulte ou on nous respecte. On nous regarde comme des menteurs alors que nous disons la vérité, comme des inconnus alors que nous sommes bien connus, comme des mourants alors que nous sommes bien vivants. On nous punit, sans pourtant nous exécuter ; on nous attriste et pourtant nous sommes toujours joyeux ; nous sommes pauvres, mais nous enrichissons beaucoup de gens ; nous paraissons ne rien avoir, nous qui, en réalité, possédons tout.
Evangile : St Matthieu 4, 1-11
Ensuite l’Esprit de Dieu conduisit Jésus dans le désert pour qu’il y soit tenté par le diable. Après avoir passé quarante jours et quarante nuits sans manger, Jésus eut faim. Le diable, le tentateur, s’approcha et lui dit :
« Si tu es le Fils de Dieu, ordonne à ces pierres de se changer en pains. » Jésus répondit : L’Écriture déclare : «L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole que Dieu prononce .»
Alors le diable l’emmena jusqu’à Jérusalem, la ville sainte, le plaça au sommet du temple et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car l’Écriture déclare : Dieu donnera pour toi des ordres à ses anges et ils te porteront sur leurs mains pour éviter que ton pied ne heurte une pierre ». Jésus lui répondit: L’Écriture déclare aussi : «Ne mets pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu.»
Le diable l’emmena encore sur une très haute montagne, lui fit voir tous les royaumes du monde et leur splendeur, et lui dit : « Je te donnerai tout cela, si tu te mets à genoux devant moi pour m’adorer. » Alors Jésus lui dit : « Va-t’en, Satan ! Car l’Écriture déclare : Adore le Seigneur ton Dieu et ne rends de culte qu’à lui seul». Cette fois le diable le laissa.
Des anges vinrent alors auprès de Jésus et se mirent à le servir.
Journée Mondiale de Prières 2014 – Vendredi 7 Mars
Les communautés chrétiennes montbrisonnaises se retrouvent et prient ensemble avec les textes de « La journée mondiale de prières » préparée cette année par les femmes chrétiennes d’Egypte.
Thème : « Des eaux jailliront dans le désert »
Lecture biblique : St Jean 4, 4-42
Quand Jésus apprit ce que l’on racontait, il quitta la Judée et retourna en Galilée. Pour y aller, il devait traverser la Samarie. Il arriva près d’une localité de Samarie appelée Sychar, qui est proche du champ que Jacob avait donné à son fils Joseph. Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué du voyage, s’assit au bord du puits. Il était environ midi.
Une femme de Samarie vint pour puiser de l’eau et Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. » Ses disciples étaient allés à la ville acheter de quoi manger. La femme samaritaine dit à Jésus : « Mais, tu es Juif ! Comment oses-tu donc me demander à boire, à moi, une Samaritaine ? » En effet, les Juifs n’ont pas de relations avec les Samaritains. Jésus lui répondit : « Si tu connaissais ce que Dieu donne, et qui est celui qui te demande à boire, c’est toi qui lui aurais demandé de l’eau et il t’aurait donné de l’eau vive.» La femme répliqua : « Maître, tu n’as pas de seau et le puits est profond. Comment pourrais-tu avoir cette eau vive ? Notre ancêtre Jacob nous a donné ce puits ; il a bu lui-même de son eau, ses fils et ses troupeaux en ont bu aussi. Penses-tu être plus grand que Jacob ? » . Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif : l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’où jaillira la vie éternelle . » La femme lui dit : « Maître, donne-moi cette eau, pour que je n’aie plus soif et que je n’aie plus besoin de venir puiser de l’eau ici. »
Jésus lui dit : « Va chercher ton mari et reviens ici. » La femme lui répondit : « Je n’ai pas de mari. » Et Jésus lui déclara : « Tu as raison d’affirmer que tu n’as pas de mari ». La femme lui dit : « Je sais que le Messie, c’est-à-dire le Christ, va venir. Quand il viendra, il nous expliquera tout. » Jésus lui répondit : « Je le suis, moi qui te parle. »
A ce moment, les disciples de Jésus revinrent ; et ils furent étonnés de le voir parler avec une femme. Mais aucun d’eux n’osa lui demander : « Que lui veux-tu ? » ou : « Pourquoi parles-tu avec elle ? » Alors la femme laissa là sa cruche d’eau et retourna à la ville, où elle dit aux gens : « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Serait-il peut-être le Messie ? » Ils sortirent donc de la ville et vinrent trouver Jésus. Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus parce que la femme leur avait déclaré : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait. » C’est pourquoi, quand les Samaritains arrivèrent auprès de lui, ils le prièrent de rester avec eux ; et Jésus resta là deux jours. Ils furent encore bien plus nombreux à croire, à cause de ce qu’il disait lui-même ; et ils déclaraient à la femme : « Maintenant nous ne croyons plus seulement à cause de ce que tu as raconté, mais parce que nous l’avons entendu nous-mêmes, et nous savons qu’il est vraiment le Sauveur du monde. »
Homélie:
Nous reconnaissons tout d’abord dans ce texte de St Jean:
– la liberté du Christ: il fait fi des règles sociales, religieuses et culturelles juives de son époque.
En effet il y avait interdiction pour les Juifs de côtoyer les Samaritains. Pour des raisons politiques et schismatiques que je ne détaillerai pas aujourd’hui, ces deux peuples se divisent; le peuple Juif méprise les Samaritains. Pour se rendre de Galilée en Judée ou inversement, les Juifs devaient éviter la Samarie qui sépare ces deux régions et faire un grand détour. Le Christ ne fait pas de détour … il va, libre.
Il y avait aussi interdiction à un homme de parler en public à une femme… et là encore Jésus ignore cette interdiction.
Cette femme samaritaine interpellée par Jésus pour qu’elle lui donne à boire, questionne et cherche à comprendre pourquoi il brave ces deux interdictions de rencontres Juif/samaritain et homme/femme. Elle met en avant les divisions humaines. Puis quand au cours de la discussion elle le reconnaît comme un prophète, c’est encore une division humaine qu’elle lui demande de trancher: doit-on adorer Dieu sur la montagne de Samarie? (lieu de culte des Samaritains) ou alors à Jérusalem en Judée? (lieu de culte des Juifs).
– Le Christ rassemble : Jésus ne répond pas sur les divisions, ce n’est pas son propos. Il parle d’autre chose: la possibilité qu’il a, Lui, de donner à boire une eau extraordinaire avec laquelle elle n’aura plus jamais soif. Il met aussi sur un pied d’égalité les deux lieux de culte proposés; ils vont être abandonnés au profit de ce que Dieu veut vraiment: une adoration en Esprit et en Vérité. Aux questions qui divisent, Jésus apporte des réponses d’UNITE.
Cette femme de Samarie questionne et cherche encore, Jésus a touché son cœur. Il se crée entre le Christ et elle, une relation de confiance qui débouche sur la Foi et sur son témoignage auprès des gens du village.
Mais pour nous aujourd’hui que comprendre de ce texte?
L’eau du puits comme toutes les ressources terrestres n’a qu’un effet temporaire pour étancher notre soif humaine. L’Eau vive que propose le Christ symbolise l’Esprit, capable de créer en chacun de nous une vie nouvelle, une source inépuisable. Il suffit pour le recevoir et le reconnaître en nous de faire comme cette femme de Samarie: le chercher, être attentif, se mettre à son écoute et l’entendre dans l’intimité de notre cœur et de notre prière, et comme pour cette femme, il est là et transforme notre vie.
Il y a un avant la rencontre et il y a un après!. Cette femme s’épanouit en la présence du Christ et témoigne sans crainte de sa Foi nouvelle auprès des siens.
Comme elle, que notre Foi nous transporte et porte des fruits autour de nous. Atteignons nous aussi cette source pure qui vit au plus profond de nous: elle est inépuisable … puisqu’elle est jaillissement divin. La réussite de notre vie chrétienne, du cheminement de nos âmes, dépend des sources que nous choisissons. Allons vers l’eau la plus claire!
Beaucoup cherchent encore aujourd’hui un sens à leur vie, cherchent l’eau vive, posent des questions essentielles … soyons attentifs, c’est là que l’Evangile se vit, soyons des témoins et des acteurs de notre Foi… nous savons aussi que Dieu ne nous laisse pas seul et comme dans le texte de la Samaritaine, il prend le relais de notre témoignage pour parler au cœur de celles et ceux qui se laissent toucher. La question n’est pas non plus de savoir dans quelle chapelle on va célébrer ni comment on va s’y prendre; la question est de savoir si l’Evangile donne sens à la vie et si nous souhaitons vivre selon l’Esprit. Retrouvons l’Essentiel pour le faire vivre, avec l’aide du Seigneur.
Le temps de Carême qui débute est aussi une invitation à mettre de côté nos agitations terrestres pour nous nourrir de la Présence et de la Parole … puisons à cette source qui fait vivre et qui nourrit. Dieu a soif de nous, soyons sûrs que son Amour sans frontières traverse toutes nos « samarie » pour nous accueillir éternellement au matin de Pâques.
Dame Colette +
Mercredi des Cendres : 5 Mars 2014
Ecoute Mp3 : Homélie mercredi des Cendres
Epître : Lecture du Prophète Joël 2, 12-19
« Il est encore temps, maintenant, de revenir à moi, affirme le Seigneur.
Faites-le de tout votre coeur :jeûnez, pleurez et suppliez-moi. Il ne suffit pas de déchirer vos vêtements, c’est votre coeur qu’il faut changer. »
Oui, revenez au Seigneur, votre Dieu: Il est bienveillant et compatissant, patient et d’une immense bonté, toujours prêt à renoncer à ses menaces. Il changera peut-être d’avis, et vous comblera de bienfaits. Vous pourrez alors lui apporter des offrandes de blé et de vin.
Sonnez de la trompette à Sion, ordonnez un temps de jeûne, convoquez une assemblée. Groupez la population pour une réunion solennelle. Rassemblez les vieillards, les jeunes gens et même les tout petits enfants. Que les nouveaux mariés eux-mêmes quittent la chambre de leurs noces. Que les prêtres qui servent le Seigneur pleurent dans le temple entre le vestibule d’entrée et l’autel, et qu’ils supplient Dieu ainsi :
« Seigneur, aie pitié de nous, ton peuple, ne livre pas les tiens à la honte, ne permets pas que des peuples étrangers se moquent de nous en disant :«Que fait donc leur Dieu ?» »
Le Seigneur aime son pays, il a pitié de son peuple et répond ainsi à ses prières :
« Je vais vous donner de nouveau du blé, du vin et de l’huile. Vous en serez comblés !
Plus jamais je ne vous livrerai à l’opprobre parmi les nations; parole du Dieu tout puissant.
Evangile : St Matthieu 6,16-21
« Quand vous jeûnez, ne prenez pas un air triste comme font les hypocrites : ils changent de visage pour que tout le monde voie qu’ils jeûnent. Je vous le déclare, c’est la vérité : ils ont déjà leur récompense. Mais toi, quand tu jeûnes, lave-toi le visage et parfume ta tête, afin que les gens ne se rendent pas compte que tu jeûnes. Seul ton Père qui est là, dans le secret, le saura ; et ton Père, qui voit ce que tu fais en secret, te récompensera. »
« Ne vous amassez pas des richesses dans ce monde, où les vers et la rouille détruisent, où les cambrioleurs forcent les serrures pour voler. Amassez-vous plutôt des richesses dans le ciel, où il n’y a ni vers ni rouille pour détruire, ni cambrioleurs pour forcer les serrures et voler. Car ton coeur sera toujours là où sont tes richesses. »
De carême à Pâques, un long chemin… au bout du chemin, Christ ressuscité.
« je suis le chemin, la vérité et la vie » dit le Seigneur (Jean 14-6).
La cérémonie des cendres qui débute le carême représente bien ce qu’il doit être pour nous: un temps où nous brûlons en nous tout ce qui nous éloigne de Dieu pour ne garder que l’essence même de ce que nous sommes: Enfants de Dieu… et le matin de Pâques chantons ensemble la gloire de Dieu et la victoire du Christ ressuscité qui nous ouvre à nouveau les portes de l’éternité et nous entraine à sa suite.
Alors, jusqu’à Pâques prenons le temps de mettre nos pas dans ceux du Christ: l’Eglise par ses célébrations, ses prédications, ses bénédictions met en oeuvre toute son énergie pour écouter, pardonner, réconcilier, soulager, rappeler l’amour de Dieu pour les hommes à travers la vie et les souffrances du christ pour nous. L’Eglise est là aussi pour aider chacun dans son propre chemin.
Temps aussi de réflexion, de bilan pour un nouveau départ plus proche du message du Christ. Accordons un peu plus d’écoute et de temps à Dieu dans la course de nos vies afin de retrouver ce chemin dont parfois nous nous éloignons. « Déchirez vos coeurs et non vos vêtements » nous disent encore les Ecritures; preuve qu’il s’agit bien là d’une démarche intérieure à entreprendre: prendre un peu de temps pour prier seul et au sein de nos communautés; se mettre à l’écoute de cette « petite voix » qui nous habite, voix de Dieu en nous… voix qui nous guide sur le Chemin.
Puissent, ce temps de carême et la lumière de Pâques, raviver en chacun de nous les puissances spirituelles de l’amour, de la foi et de la charité.
Dame Colette
Partage biblique oecuménique du Jeudi 27 Février 2014
Mercredi des Cendres et Carême
Au coeur de nos différentes communautés, que représentent ce jour et cette période?
Comment vivons-nous ces 40 Jours qui précèdent Pâques?
Compte rendu du partage:
Communauté protestante: Pas de carême particulièrement; rappel de faire un peu plus attention aux autres. Faire le bien. Effort sur la convivialité. Pas de pratique de jeûne.
Communauté catholique: Etre attentif à plus « savourer » le Seigneur pendant cette période, temps où on s’allège pour s’approcher de la résurrection. Pénitence: la rendre belle et lumineuse. Date de Pâques mobile. Année liturgique suivie sur 3 ans.
Communauté gallicane: Temps de retournement sur soi: prières, partage et temps d’ouverture du cœur sur les réalités de la vie de Jésus pour nous. Prendre la dimension de son amour pour l’humanité et de la grandeur de sa divinité.Temps d’ouverture, pèlerinage intérieur, pour recevoir Dieu en notre « moi » profond et pour le recevoir en plénitude au matin de Pâques. Il nous attend. Travailler aussi à fortifier notre vie de chrétien: ceci est intimement lié à la charité qui nous invite à nous soucier de notre prochain et de son salut avant de nous soucier de nous même. Primauté de la relation à l’autre sur le « Je ».
La maxime gallicane pour ce temps de carême est « déchirez vos cœurs et non vos vêtements et retournez à l’Eternel » (Joël 2,13). L’Eglise gallicane ne prône pas de jeûne obligatoire, elle nous y invite seulement le vendredi saint en relation de prière avec la mort du Christ sur la croix. Date de Pâques mobile comme pour toutes les Eglises chrétiennes mais l’année liturgique est sur une année afin de rester le plus possible en synergie: liturgie, couleur du temps, textes bibliques.
Carême: un chemin vers Pâques
Temps propice à la prière et au recueillement (couleur liturgique: le mauve). Couleur du retour sur soi, utilisée avant Noël et avant Pâques pour se préparer intérieurement à ces deux grandes fêtes chrétiennes: l’avènement du Fils de Dieu sur terre et sa résurrection. Couleur qui appelle à la modération de nos obligations terrestres pour faire un peu plus de place à Dieu en nos vies et en nos cœurs. Couleur du mysticisme, de la spiritualité. Quand nous voyons la couleur « mauve » lors des célébrations, notre esprit se rappelle qu’il doit plonger en lui-même, réfléchir à sa vie terrestre et demander à Dieu qu’il vienne établir son règne dans notre cœur et dans notre vie. Invitation au dépassement de nous même pour se tourner vers l’autre et œuvrer pour son salut
Les 40 jours du carême sont aussi symboliquement à mettre en relation avec l’attente des 40 années du peuple Hébreu au désert et les 40 jours de Jésus au désert. La symbolique n’étant pas notre propos d’aujourd’hui, nous laisserons ce sujet pour une autre fois. La liturgie de carême est riche, prenons le temps de lire et de prier les textes et ils accompagneront, guideront le chemin que nous avons à parcourir jusqu’à Pâques.
Mercredi des cendres: 5 Mars 2014
Jour qui se situe entre le 04 Février et le 10 Mars en fonction du positionnement de la date de Pâques. Date de pâques dont la position a été décidée par le concile de Nicée en 325. C’est le Dimanche qui suit la pleine lune après l’équinoxe de printemps (soleil au zénith sur l’équateur).
Histoire: pratique pénitentielle qui remonte au peuple Hébreu: se couvrir la tête de cendres et se recouvrir d’un sac. (Jonas 3,5-9)
Vers l’an 300, le rite était intégré au rite d’excommunication des pêcheurs de la communauté. Etaient reconnus pêcheurs ceux qui étaient coupables d’apostasie, de meurtre, d’adultère, d’hérésie … cela nous renvoie aux péchés capitaux: orgueil, avarice, envie, colère, luxure, gourmandise et paresse.
Au 7e siècle, le rite est un rite public: confession et mise au banc des pénitents publiquement. Préparation à recevoir l’absolution le Jeudi Saint. Les pénitents étaient renvoyés de la société et on leur rappelait que la mort est la conséquence du péché. « Oui tu es poussière et à cette poussière tu retourneras » (Genèse « 3,19). Les pénitents vivaient en quarantaine: sans viande, sans alcool, sans bain, sans couper leurs cheveux, ni se raser, sans relations sexuelles et sans avoir le droit de gérer leurs affaires.
Au moyen âge: on se dirige plus vers une dimension personnelle qu’un caractère public. Tous les adultes sont invités à réfléchir à leurs comportements habituels. Moins de rigueur. Appel à la conversion. Ceci a donné naissance à 3 orientations différentes: carême dans l’austérité, pratiques de jeûne et d’abstinence, dévotion sur les souffrances de Jésus avant sa résurrection.
Actuellement, le mercredi des cendres marque l’entrée en carême, on brûle les rameaux bénis l’année précédente pour le Dimanche des rameaux. On en dépose la cendre sur le front des fidèles lors de la célébration. La prononciation des paroles « Homme tu es poussière et tu retourneras en poussière » est une invitation à se recentrer en ce début de carême, à réfléchir à ce que nous sommes (vie/paroles/actions), à réfléchir à notre vie et à notre but chrétien: rejoindre le Père. L’humilité au sein du carême est importante, c’est elle qui nous fait retrouver le souffle qui anime notre âme et qui vient de Dieu. Attention: humilité n’est pas humiliation. L’humilité conduit à la vérité et à la justesse; l’humiliation est destructrice et perverse.
Revenons un peu sur les 7 péchés capitaux dont on ne parle plus beaucoup aujourd’hui car nous ne les comprenons plus.
Pêcher c’est se couper de l’amour de Dieu – Capitaux: vient de tête
Péchés capitaux: se couper de l’amour de Dieu car notre tête (âme nourrie de Dieu) aura été moins forte que nos désirs terrestres. Ce sont les blessures de l’âme. C’est nous qui nous coupons de Dieu et non Lui qui se coupe de nous.
Lorsque nous parlons de l’âme il faut rendre à chaque mot sa signification sur le plan de l’âme et non pas prendre sa signification sur le plan terrestre … alors tout prend sens et s’illumine et le chemin à parcourir se trace.
Orgueil: s’attribuer ce qui est un don de Dieu: intelligence, vertus…
Avarice: accumulation de richesses recherchées pour elle-même
Envie: tristesse ressentie devant les biens appartenant aux autres et volonté de se les approprier par tous les moyens et à tous prix.
Colère: produit des excès en paroles ou en actes: insultes, violences, meurtres.
Luxure: plaisir recherché à tous prix et pour lui même; plaisir sans amour.
Gourmandise: gloutonnerie des biens terrestres conduisant à la démesure et à l’aveuglement.
Paresse: Paresse morale. Mal de l’âme qui se traduit par un éloignement de la prière, un relâchement de notre vie de chrétien.
N’oublions pas que pour contrebalancer les 7 Péchés capitaux Dieu, dans sa bonté, nous a donné les 7 vertus: la tempérance, la prodigalité (générosité), la chasteté, la charité, la modestie, le courage et l’humilité … à comprendre aussi selon le langage de l’âme.
Bon carême et bon cheminement vers Pâques.
« La semence, c’est la Parole de Dieu »
Ecoute Mp3 : Homélie sexagésime 2014
Epître : St Paul aux Corinthiens (2 Co 11,19-33 et 12,1-9)
Vous qui êtes des sages, vous supportez si volontiers les fous ! Vous supportez qu’on vous traite comme des esclaves, qu’on vous exploite, qu’on vous dépouille, qu’on vous regarde de haut, qu’on vous frappe au visage. J’ai honte de le dire : nous avons été trop faibles à cet égard ! Cependant, là où d’autres osent se vanter — je parle comme si j’étais fou — je le puis moi aussi. Ils sont Hébreux ? Moi aussi. Israélites ? Moi aussi. Descendants d’Abraham ? Moi aussi. Ils sont serviteurs du Christ ? Eh bien — je vais parler comme si j’avais complètement perdu la raison — je le suis plus qu’eux. J’ai peiné plus qu’eux, j’ai été en prison bien plus fréquemment, frappé beaucoup plus et en danger de mort plus souvent. Cinq fois j’ai reçu des Juifs la série de trente-neuf coups, trois fois j’ai été battu à coups de fouet par les Romains et une fois on m’a blessé en me jetant des pierres ; trois fois j’ai fait naufrage et une fois je suis resté un jour et une nuit dans les flots. Dans mes nombreux voyages j’ai connu les dangers dus aux rivières qui débordent ou aux brigands, les dangers dus à mes compatriotes juifs ou à des non-Juifs a , j’ai été en danger dans les villes ou dans les lieux déserts, en danger sur la mer et en danger parmi de faux frères. J’ai connu des travaux pénibles et de dures épreuves ; souvent j’ai été privé de sommeil; j’ai eu faim et soif ; souvent j’ai été obligé de jeûner ; j’ai souffert du froid et du manque de vêtements. Et sans parler du reste, il y a ma préoccupation quotidienne : le souci que j’ai de toutes les Églises. Si quelqu’un est faible, je me sens faible aussi ; si quelqu’un est détourné de la foi, j’en éprouve une vive douleur. S’il faut que je me vante, je me vanterai de ma faiblesse. Dieu, le Père du Seigneur Jésus — qu’il soit loué pour toujours ! — sait que je ne mens pas. Quand j’étais à Damas, le gouverneur représentant le roi Arétas plaça des gardes aux portes de la ville pour m’arrêter. Mais, par une fenêtre de la muraille, on me descendit à l’extérieur dans une corbeille, et c’est ainsi que je lui échappai.
Il faut donc que je me vante, bien que cela ne soit pas bon. Mais je vais parler maintenant des visions et révélations que le Seigneur m’a accordées. Je connais un chrétien qui, il y a quatorze ans, fut enlevé jusqu’au plus haut des cieux. (Je ne sais pas s’il fut réellement enlevé ou s’il eut une vision, Dieu seul le sait).Oui, je sais que cet homme fut enlevé jusqu’au paradis (encore une fois, je ne sais pas s’il fut réellement enlevé ou s’il eut une vision, Dieu seul le sait), et là il entendit des paroles inexprimables et qu’il n’est permis à aucun être humain de répéter. Je me vanterai au sujet de cet homme — mais, quant à moi, je ne me vanterai que de ma faiblesse —. Si je voulais me vanter, je ne serais pas fou, car je dirais la vérité. Mais j’évite de me vanter, car je ne désire pas qu’on ait de moi une opinion qui dépasserait ce qu’on me voit faire ou m’entend dire. Cependant, afin que je ne sois pas enflé d’orgueil pour avoir reçu des révélations si extraordinaires, une dure souffrance m’a été infligée dans mon corps, comme un messager de Satan destiné à me frapper et à m’empêcher d’être enflé d’orgueil. Trois fois j’ai prié le Seigneur de me délivrer de cette souffrance. Il m’a répondu : « Ma grâce te suffit. Ma puissance se manifeste précisément quand tu es faible. » Je préfère donc bien plutôt me vanter de mes faiblesses, afin que la puissance du Christ étende sa protection sur moi.
Evangile : St Luc 8,4-15
De chaque ville, des gens venaient à Jésus. Comme une grande foule s’assemblait, il dit cette parabole : « Un homme s’en alla dans son champ pour semer du grain. Tandis qu’il lançait la semence, une partie des grains tomba le long du chemin : on marcha dessus et les oiseaux les mangèrent. Une autre partie tomba sur un sol pierreux : dès que les plantes poussèrent, elles se desséchèrent parce qu’elles manquaient d’humidité. Une autre partie tomba parmi des plantes épineuses qui poussèrent en même temps que les bonnes plantes et les étouffèrent. Mais une autre partie tomba dans la bonne terre ; les plantes poussèrent et produisirent des épis : chacun portait cent grains. » Et Jésus ajouta : « Écoutez bien, si vous avez des oreilles pour entendre ! »
Les disciples de Jésus lui demandèrent ce que signifiait cette parabole. Il leur répondit : « Vous avez reçu, vous, la connaissance des secrets du Royaume de Dieu ; mais aux autres gens, ils sont présentés sous forme de paraboles et ainsi «Ils peuvent regarder, mais sans voir, ils peuvent entendre, mais sans comprendre.»
« Voici ce que signifie cette parabole : la semence, c’est la parole de Dieu. Certains sont comme le bord du chemin où tombe le grain : ils entendent, mais le diable arrive et arrache la parole de leur coeur pour les empêcher de croire et d’être sauvés. D’autres sont comme un sol pierreux : ils entendent la parole et la reçoivent avec joie. Mais ils ne la laissent pas s’enraciner, ils ne croient qu’un instant et ils abandonnent la foi au moment où survient l’épreuve. La semence qui tombe parmi les plantes épineuses représente ceux qui entendent ; mais ils se laissent étouffer en chemin par les préoccupations, la richesse et les plaisirs de la vie, et ils ne donnent pas de fruits mûrs. La semence qui tombe dans la bonne terre représente ceux qui écoutent la parole et la gardent dans un coeur bon et bien disposé, qui demeurent fidèles et portent ainsi des fruits. »