Toussaint 2020

Homélie Toussaint 2020

Homélie:

Nous nous retrouvons en cette fête de tous les Saints pour participer à l’union du ciel et de la terre, l’union des mondes visibles et invisibles, dans ce jour si particulier qui unit le passé, le présent et l’avenir. Placée à la fin de l’année liturgique, la fête de la Toussaint nous montre une expression de la dimension céleste, elle nous ouvre les portes du Royaume de Dieu. Nous devrions plutôt dire Royauté ou Intimité ou encore proximité du Père, du Très Haut. Elle nous dit que la Bonne Nouvelle annoncée par le Christ, est là, présente dans le monde. Elle nous invite à nous ouvrir à cette réalité.

La vision de Saint Jean, illustre notre participation à cette assemblée céleste. Elle témoigne d’une unité autour de l’autel de Dieu. Elle décrit la louange qui s’élève venant de toute part avec celles et ceux qui approchent de la Gloire du Christ Ressuscité. « Une foule immense que personne n’aurait pu dénombrer, de toutes nations, tribus, peuples ou dialectes ». C’est l’image de l’humanité toute entière appelée à rejoindre le Père.

Cette vision de Saint jean devient réalité, proximité et actualité dans cette fête de la Toussaint. Nous sommes unit à Dieu, dès ce monde, comme si les limites du temps, étaient abolies en ce jour. Cette proximité des mondes célestes, nous place à proximité des créatures célestes, anges, archanges….

Cette proximité est aussi celle de tous nos morts, de tous ceux « qui sont passés sur l’autre rive ». Nous sommes en ces jours, un peu plus proche d’eux et leur souvenir est très présent, avec des fleurs, des visites dans les cimetières et avec nos prières pour celles et ceux qui s’en sont allés naître au ciel.

Dans cette fête de la Toussaint, la liturgie redit que les morts ne sont pas séparés de nous, de même que les saints et les hiérarchies célestes. Nous sommes tous en marche vers cette unité, désirée comme l’accomplissement de notre humanité.

Dans cette messe, il y aussi l’annonce de l’Evangile avec le passage des Béatitudes, prologue du sermon sur la montagne. Jésus nous invite à entrer dans cette proximité de Dieu en nous disant que Dieu est proche et qu’il est même déjà venu vers nous. «Avec cette annonce, les prophéties du passé et les révélations du présent se prolongent en promesses d’avenir pour tous les siècles » (Gabriel Robin – Sous Ponce Pilate).

Les Béatitudes, c’est l’annonce du Bonheur de la Présence de Dieu, parmi nous. Oui, ce que décrivent les Béatitudes, c’est cette Présence Vivante au coeur des mots. Ce Bonheur, il est là, et le verbe est conjugué au présent, dans la première et dans la huitième strophe. . Ces strophes sont là pour marquer un ici et maintenant, « comme pour souligner la permanente actualité du don que Dieu nous fait ».

Les autres strophes sont écrites au futur « comme pour décliner l’éternité de ce présent dans la succession du temps qui passe. Etre consolé, hériter de la terre promise, être rassasié, obtenir miséricorde, voir Dieu, être appelé Fils de Dieu, c’est faire le tour d’une réalité unique pour en parcourir toutes les facettes ». Tous ceux à qui s’offre la Royauté de Dieu sont différents mais ils se ressemblent aussi comme des frères. Les affligés, les doux, les affamés, les miséricordieux, les cœurs purs, les persécutés sont les visages multiples d’une unique pauvreté, qui n’est pas d’abord une pauvreté d’argent mais qui est une pauvreté existentielle. Cette pauvreté, c’est chacun de nous qui se sent petit, faible, désarmé devant le rouleau compresseur du destin, conscient de sa fragilité devant l’immensité de l’univers et l’infini du temps. Qui n’a jamais éprouvé ce vide, ce manque ou cet abandon devant le spectacle de ce monde » (Gabriel Robin – Sous Ponce Pilate).

Au 1er novembre 2020, ces paroles sont d’une actualité criante pour nombre d’entre nous avec les attentats de Nice et celui de Samuel Paty. Cette expérience est celle de notre condition humaine, Nous sommes cette humanité qui cherche, qui doute et qui est au bord du découragement. La pauvreté existentielle, c’est à cela que Jésus répond en proclamant la proximité du Royaume et l’Amour de Dieu. Oui en écho à nos difficultés, il y a un Bonheur qui est là et que l’on peut toucher sans attendre d’être mort ou d’être saint.

Par le Christ, Dieu s’est fait homme et ainsi Dieu nous prend par la main pour nous faire le cadeau de participer à sa divinité. Mais comment cela est-il possible ? Il faut se convertir, faire sa « métanoïa », ouvrir notre regard, nos oreilles et notre cœur, à cette Présence Vivante qui agit dans le monde. Le message du Christ est toujours vivant et toujours présent à travers les siècles car il s’adresse à cette partie de nous même qui s’enracine dans l’éternité.

Il y a dans les mots de ce jour, un élan et un espoir formidable. Jésus nous parle avec son cœur. Il apporte un réconfort et un apaisement. Pour toutes celles et ceux qui cherchent, le Christ nous dit que notre quête touche à son but. Nous allons trouver le sens véritable de cette vie et le Bonheur qui jaillira de cette découverte sera comme une source vive qui jamais ne se tarit. Recherchez cette Présence divine, dans les célébrations, dans la prière mais aussi dans les différents moments de la vie. Voilà ce qui va nous ouvrir aussi à cette nouvelle réalité. La clé de la Bonne Nouvelle, c’est que le Christ s’est rendu présent à nous et que nous devons à notre tour être présent à lui. Et alors les affligés, les doux, les affamés, les miséricordieux, les cœurs purs, les persécutés que nous sommes trouveront le Bonheur Eternel. Amen

Epître: Livre de l’Apocalypse de St Jean (7,2-12)

Et je vis un autre ange qui montait de l’est et qui tenait le sceau du Dieu vivant. Il cria avec force aux quatre anges qui avaient reçu le pouvoir de ravager la terre et la mer :  « Ne ravagez ni la terre, ni la mer, ni les arbres avant que nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de notre Dieu. » On m’indiqua alors le nombre de ceux qui furent marqués au front du sceau de Dieu : ils étaient cent quarante-quatre mille, de toutes les tribus du peuple d’Israël : douze mille de la tribu de Juda ; douze mille de la tribu de Ruben ; douze mille de la tribu de Gad ; douze mille de la tribu d’Asser ; douze mille de la tribu de Neftali ; douze mille de la tribu de Manassé ; douze mille de la tribu de Siméon ; douze mille de la tribu de Lévi ; douze mille de la tribu d’Issakar ; douze mille de la tribu de Zabulon ; douze mille de la tribu de Joseph ; douze mille de la tribu de Benjamin.

Après cela, je regardai encore et je vis une foule immense de gens que personne ne pouvait compter. C’étaient des gens de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue. Ils se tenaient devant le trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches et avec des palmes à la main. Ils criaient avec force : « Le salut vient de notre Dieu, qui siège sur le trône, et de l’Agneau ! » Tous les anges se tenaient autour du trône, des anciens et des quatre êtres vivants. Ils se jetèrent le visage contre terre devant le trône, et ils adorèrent Dieu en disant : «  Amen ! Oui, la louange, la gloire, la sagesse, la reconnaissance, l’honneur, la puissance et la force sont à notre Dieu pour toujours ! Amen. »

Evangile :  « Les béatitudes » (St Matthieu 5,1-12)  

Quand Jésus vit ces foules, il monta sur une montagne et s’assit. Ses disciples vinrent auprès de lui et il se mit à leur donner cet enseignement :   

« Heureux ceux qui se savent être pauvres en eux-mêmes car le Royaume des cieux est à eux ! Heureux ceux qui pleurent car Dieu les consolera ! Heureux ceux qui sont doux car ils recevront la terre que Dieu a promise !                                                                           Heureux ceux qui ont faim et soif de vivre comme Dieu le demande car Dieu exaucera leur désir ! Heureux ceux qui ont de la compassion pour autrui car Dieu aura de la compassion pour eux ! Heureux ceux qui ont le coeur pur car ils verront Dieu ! Heureux ceux qui créent la paix autour d’eux car Dieu les appellera ses fils !                           Heureux ceux qu’on persécute parce qu’ils agissent comme Dieu le demande car le Royaume des cieux est à eux ! Heureux êtes-vous si les hommes vous insultent, vous persécutent et disent faussement toute sorte de mal contre vous parce que vous croyez en moi.  Réjouissez-vous, soyez heureux, car une grande récompense vous attend dans les cieux. C’est ainsi, en effet, qu’on a persécuté les prophètes qui ont vécu avant vous . »

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