LE BON GRAIN ET L’IVRAIE
Voilà le cœur de l’Evangile, voilà la parole que Dieu dit au monde ce matin : sortez de vos logiques mortifères, sortez de toutes les logiques d’épurations, qu’elles soient ethniques, religieuses, politiques, économiques ou sexuelles : nous avons reçu une terre en partage, personne ne devrait en être exclu.
Les Eglises ne sont pas là pour faire le tri, ni pour dénoncer la mauvaise herbe : elles sont là pour proclamer le pari fou d’un Dieu qui choisit le <<grandir ensemble>>. Elles sont là pour proclamer la dignité fondamentale de tout homme, de toute femme, contre tous les faux dieux, contre les idoles de toujours
Fête Juive DE SOUKKOT illustrant bien ce propos:
tradition juive pendant la fête de SOUKKOT. Il y a un bouquet ; Il est composé :
de l’Etrog : un cédrat, fruit qui ressemble à un citron,
du Loulav : une branche de palmier,
du Hadass : trois branches de myrte,
de la Arava : deux branches de saule.
Lors de la prière du matin, après la bénédiction rituelle, on joint les deux mains et on agite les quatre composants ainsi rassemblés en direction des quatre points cardinaux, vers le haut et le bas.
* Le cédrat possède fruits et parfum : il représente les personnes qui mettent en pratique la Thora et qui l’étudient : elles donnent fruits et parfum.
* Le palmier est un arbre qui donne des fruits, mais n’a pas de parfum : il représente ceux qui pratiquent en toute simplicité sans s’adonner à la prière ni à l’étude de la parole… * Le myrte possède un bon parfum : il représente ceux qui étudient et possèdent l’esprit de la Thora sans toujours savoir porter du fruit… * Enfin, le saule ne produit ni fruit ni parfum, il représente ceux qui ne pratiquent pas et n’étudient pas… mais qui sont pourtant présents dans le bouquet.
Le bouquet agité rituellement avec ses quatre composants souligne que chacun a autant de valeur, qu’il pratique ou pas : il est le symbole de l’unité fondamentale de la communauté humaine…
<< Laissez-les grandir ensemble >>, dit le Maître de l’Evangile…
Et si justement la vérité était là où on refuse de trier, là où on laisse la parole agir sans essayer de tout faire soi-même ?
Une Eglise ne doit pas être parfaite, elle ne doit même pas y aspirer !
Elle ne peut qu’humblement se savoir portée et porteuse de l’Evangile de Jésus-Christ, celui qui sut mettre les mains dans le cambouis du monde.
N’essayons pas d’être ce que nous ne serons jamais, des saints, des purs dans le sens moralisateur du terme. Tant que le monde existera, nous ne vaincrons pas le mal…
Mais le Christ, lui il l’a déjà vaincu.
Notre seule tâche désormais est d’aider, de participer aux semailles et à la croissance de la bonne semence.
Extrait prédication N.Paquereau, E.P.U.F.