Samedi Saint, jour particulier. Symboliquement le Christ est mort, pourtant il n’est pas encore ressuscité. La joie pascale attendra demain.
Alors posons-nous la question ; que se passe-t-il durant ces trois jours où le corps de Jésus est inerte dans une anfractuosité de la montagne, taillée dans le roc ?
L’Apôtre Pierre dans sa première épître écrit que Jésus est allé annoncer la Bonne Nouvelle aux morts (1 Pierre 3,19 et 4,6). Selon le Credo des Apôtres Jésus est : « descendu aux enfers ». Moments particuliers ! Le Christ plonge à la rencontre de ceux qui ont vécu jadis… « Abraham a désiré voir mon jour et il l’a vu » écrit Jean dans son évangile (Jean 8,56).
La pensée dirigée dans un tel sens nous éloigne de notions théologiques où ceux qui sont morts dormiraient dans une espèce d’inconscience… Non ! Les morts de l’Ancien Testament ont pu voir le jour où Jésus est venu, ils ont pu écouter et ont eu l’occasion d’adhérer ou non à la Bonne Nouvelle : voilà l’enseignement de l’Église. Là même elle puise un renforcement de sa certitude en la Communion des Saints.
La mise au sépulcre du corps de Jésus est comme un regard prophétique jeté sur l’au-delà, lui-même…
Entre ce corps sans vie et la vie qui a quitté le corps, il n’y a plus qu’un lien, invisible pour l’incroyant : la Prière. Elle est symbolisée dans la treizième station du chemin de croix par le personnage de Marie recevant le corps exsangue de son fils.
En ces temps de pandémie meurtrière elle accueille et reçoit les défunts. La prière mariale exprime cette volonté depuis toujours : la dame au manteau bleu « prie pour nous maintenant et à l’heure de notre mort. » Une pensée pour elle, une pensée pour nos défunts ! Amen
Thierry Teyssot, Evêque