Partage biblique oecuménique Jeudi 16 Février
Journée Mondiale de Prières 2017
Des chrétiennes des Philippines nous donnent rendez-vous
le vendredi 3 mars 2017
à l’Eglise de Moingt à 18h15
pour célébrer la Journée Mondiale de Prière.
Allons-nous prendre le temps pour aller à leur rencontre dans la prière, découvrir leur pays avec toutes ses ressources, écouter ce qui fait leur vie de tous les jours avec peines et joies, inquiétudes et quiétudes, doutes et certitudes dans la foi, face à la pauvreté, la richesse et l’injustice qui les entourent ?
« Me trouves-tu injuste ? » – Thème de la célébration oecuménique
Tu aimeras ton prochain … et ta tempête se calmera !
Ecoutez l’homélie du 4e Dimanche après l’Epiphanie:
Epître de St Paul aux Romains 13, 8-10
N’ayez de dette envers personne, sinon l’amour que vous vous devez les uns aux autres. Celui qui aime les autres a obéi complètement à la loi. En effet, les commandements « Ne commets pas d’adultère, ne commets pas de meurtre, ne vole pas, ne convoite pas », ainsi que tous les autres, se résument dans ce seul commandement : « Tu dois aimer ton prochain comme toi-même . » Celui qui aime ne fait aucun mal à son prochain. En aimant, on obéit donc complètement à la loi.
Evangile de St Matthieu 8,23-27
Jésus monta dans la barque et ses disciples l’accompagnèrent. Soudain, une grande tempête s’éleva sur le lac, si bien que les vagues recouvraient la barque. Mais Jésus dormait. Les disciples s’approchèrent de lui et le réveillèrent en criant : « Seigneur, sauve-nous ! Nous allons mourir ! » Jésus leur répondit : « Pourquoi avez-vous peur ? Comme votre confiance est faible ! » Alors il se leva, parla sévèrement au vent et à l’eau du lac, et il se fit un grand calme. Tous étaient remplis d’étonnement et disaient : « Quel genre d’homme est-ce pour que même le vent et les flots lui obéissent ? »
Célébration oecuménique Unité des Chrétiens 2017
Cette année les Eglises Chrétiennes d’Allemagne étaient responsables de l’organisation de la célébration oecuménique internationale de l’Unité des Chrétiens. C’est donc sur la base de leur document que nous avons organisé la célébration à Montbrison.
« La Semaine de prière pour l’unité des chrétiens en 2017 est centrée autour de l’œuvre de réconciliation du Christ. Marquée par la chute du mur de Berlin en 1989, l’équipe allemande a choisi de représenter la division des chrétiens que nous confessons et la réconciliation à laquelle nous aspirons, par la construction et le démantèlement d’un mur pendant les célébrations œcuméniques.
Changer à l’égard de l’autre, sortir d’un esprit de controverse, mettre en œuvre la parole de réconciliation entre nos Églises et communautés, passer du conflit à la communion, telles sont les invitations pressantes qui nous sont lancées particulièrement en cette année 2017.
Nous sommes ici rassemblés, communautés catholique, protestante et gallicane, en union de prières avec la communauté orthodoxe, pour témoigner ensemble de ce message de Paix et de Réconciliation .
Chers frères et sœurs en Christ, cette année de nombreux chrétiens et Églises célébreront l’anniversaire de la Réforme. Saint Paul nous rappelle que Dieu nous a réconciliés en Jésus Christ et que l’amour du Christ nous presse d’être des ministres de réconciliation.
Prions et louons ensemble le Seigneur dans l’unité du Saint-Esprit ! »
Mot d’introduction de la célébration à Montbrison cette année qui traduit bien ce qui anime nos différentes communautés locales dans la paix, le respect et l’amitié fraternelle.
Dame Colette
homélie de la célébration:
Je veux tout d’abord vous dire la joie profonde d’être avec vous ce soir. Avec nos communautés rassemblées et l’amitié qui nous unit. C’est une joie et c’est une chance de pouvoir vivre cela ensemble.
Il y a quelques années, j’assistais à une conférence d’un responsable du Groupe Œcuménique de Dombes (Chaque année, depuis plus de 70 ans, des théologiens catholiques et protestants se réunissent pour prier et réfléchir ensemble). A la question : qu’est-ce qui a fait progresser l’unité entre vous ? Il a répondu après un petit silence malicieux « Je crois bien que c’est de faire la vaisselle ensemble ! » Voilà, je crois, une réponse qui résume assez bien une vision de l’œcuménisme de proximité : être ensemble vivre, partager, échanger, apprendre à se connaître.
Rassurez vous, ce soir je ne vais pas vous inviter à faire la vaisselle mais à prendre ensemble le verre de l’amitié. Ce n’est pas après la célébration, c’est encore la célébration mais sous une autre forme, avec l’attention, l’ouverture et l’amitié les uns pour les autres.
Ce soir, la célébration, préparée par les équipes allemandes, propose 3 textes qui expriment le thème de la RECONCILIATION. En commençant par la lecture d’Ezéchiel (36, 25-27)
« Je verserai sur vous l’eau pure qui vous purifiera … Je vous donnerai un codeur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. »
Ce qui se place au cœur de l’Ancien Testament nous montre l’annonce de ce monde nouveau dans lequel Jésus-Christ nous fait entrer. Par le Christ qui vient se revêtir de notre humanité, par lui qui souffre et qui meurt, par lui qui ressuscite et par lui qui retourne vers le Père en nous ouvrant les portes du royaume. Par lui, avec lui et en lui nous entrons dans cette nouvelle dimension de l’humanité. Car il dit à ces apôtres en les quittant : (Jean)
« Mais le consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. »
Par cet Esprit Saint nous pouvons accéder à cette Présence qui se manifeste dans ce monde, ici et maintenant.
Et nous poursuivons cette intention avec la 2e lettre de Paul aux Corinthiens (2 Co 5,14-20)
« Désormais nous ne regardons plus personne d’une manière simplement humaine si nous avons connu le Christ de cette manière, maintenant nous ne le connaissons plus ainsi. Si donc quelqu’un est en Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né.
Tout cela vient de Dieu : il nous a réconciliés avec lui par le Christ, et il nous a donné le ministère de la réconciliation. »
Oui avec le Christ Ressuscité, nous devenons une nouvelle création, toute l’humanité mais aussi l’Univers tout entier. C’est la terre, la mer et tous les règnes, animal végétal minéral. C’est toute la création qui entre dans une dimension spirituelle et céleste. Saint Jean Chrysostome en commentant ce passage parle d’une seconde naissance par l’Esprit Saint. St Paul dit la même chose lorsqu’il nous dit que nous sommes EN CHRIST.
Lorsque nous faisons l’expérience profonde et intime de Dieu, nous sommes modifiés entièrement, touchés globalement corps, âme et esprit. Et ainsi baignés dans cette intimité de Dieu, nous pouvons nous ouvrir à la Réconciliation. Alors notre vie est marquée à jamais par cette expérience et nous devenons des ambassadeurs du Christ et ainsi c’est Dieu lui même qui agit en nous…
A condition que nous lui laissions la possibilité d’agir car par dessus tout nous sommes dans la sainte liberté des enfants de Dieu.
C’est ce que nous décrit Luc dans l’Evangile du fils prodigue (Lc 15, 11-24). Il nous dit avec beaucoup de détails la dimension de la Réconciliation avec le Père. Non pas selon les lois humaines qui sont dépassées, non pas selon la chair dirait Paul mais la Réconciliation selon l’Esprit, selon les lois Divine.
Cet évangile pourrait commencer par cette phrase : « Le Royaume des cieux est semblable.. »
Pourquoi sommes nous déroutés par la façon dont ce Père accueille cet enfant qui a dilapidé son bien. Comment comprendre cette réaction, ainsi que celle de son frère…
La réconciliation selon l’enseignement du fils prodigue, ne s’écrit pas selon la dimension de la chair, selon le plan terrestre ou selon la vision matérielle. C’est la réconciliation selon les lois Divines, c’est elle qui nous ouvre sur une attitude et une manière de vivre très différentes…
Il n’est pas possible ici de rentrer en détail dans les développements de cet Evangile, je m’en tiendrai juste à la continuité qui existe entre ces textes et à leur enseignement pour notre vie au quotidien.
Tous ces textes mis en avant depuis l’Ancien testament, en passant par les Evangiles et les paroles des apôtres nous annoncent un seul et même message :
LE CHRIST NOUS FAIT ENTRER DÈS MAINTENANT DANS UNE NOUVELLE VIE.
En passant à cette nouvelle vie, dans la Présence de l’Esprit Saint, nous sommes invités à entrer dans cette Réconciliation annoncée avec tant de force par Ezéchiel, Paul et Luc.
Mais comment s’ouvrir à ce Don de Dieu et comment, en cette année 2017, les chrétiens que nous sommes peuvent-ils avancer sur ce chemin? Comment pouvons nous passer à l’action, après avoir reçu cette parole de Réconciliation à travers ces textes qui portent la révélation de la Parole Divine.
Lorsque St Paul dit : « laissez-vous réconcilier avec Dieu »
Lorsque St Luc dit : « mon fils est revenu à la vie, il était perdu et le voilà retrouvé !»
Il faut comprendre que cette réconciliation céleste et divine doit se faire par la dimension de l’esprit. Mais pour que cela soit possible il faut aussi que cela se fasse dans la dimension de l’âme. C’est la réconciliation avec les autres, c’est la réconciliation dans nos familles (et ce n’est pas la plus simple !) c’est la réconciliation entre les communautés, entre les nations, qui doit se mettre en œuvre et trouver une concrétisation.
Nos Eglises en parlent beaucoup et œuvrent à cela. Pour certains cela ne va pas assez vite et assez loin mais les choses avancent. Parfois il y a des reculs, des tensions, des incompréhensions mais ON AVANCE. Et l’œcuménisme fait pleinement parti de cette réconciliation. La célébration de ce soir apporte sa pierre à cet édifice mais aussi le travail de l’ACAT pour plus de justice et les paroles du Partage Biblique œcuménique et les chants partagés de la Chorale œcuménique. Tout cela œuvre dans la dimension de la réconciliation.
Mais il y a une dimension qui est trop souvent oubliée, notamment par les religions. Cette dimension c’est la réconciliation avec soi-même.
Il est indispensable de se réconcilier avec soi pour aller vers les autres et pour aller vers Dieu. Se réconcilier avec soi même c’est se regarder avec honnêteté, avec lucidité. C’est se connaître, c’est s’accepter. C’est faire un état des lieux intérieur sans concessions, et pourtant qui doit être plein de bienveillance, plein de confiance dans notre capacité à être un jour pleinement Vivant en Christ.
Ce chemin de la Réconciliation semble impossible et pourtant ce n’est pas une œuvre inaccessible. Regardez l’exemple du mur de Berlin qui a façonné l’histoire mondiale durant plusieurs décennies. Un jour ce mur est tombé et un autre monde a pris forme. Regardez l’exemple des guerres de religions qui ont déchiré nos communautés durant des siècles. Aujourd’hui elles sont rangées dans les livres d’histoire. Pourtant dans le monde se dressent de nouveaux défis, de nouvelles guerres et même de nouvelles barbaries.
La réconciliation est un chantier qui est toujours à consolider, toujours à fortifier et entretenir.
Ce qui est vrai de la réconciliation dans le monde est aussi vrai pour toutes nos petites réconciliations que ce soit avec les autres ou avec nous-mêmes. En puisant à la source de la Parole et en laissant agir en nous la Grâce du Tout-Puissant, alors tout cela est possible.
Le témoignage de nos prières unies dans cette église de Moingt est une expression de cette réconciliation annoncée par les prophètes, par les apôtres et les évangélistes et inscrite au cœur des écritures. Que cette année 2017 nous offre à chacun la possibilité de porter ce témoignage dans la vie de toutes nos communautés.
« Si donc quelqu’un est en Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né… Tout cela vient de Dieu et il nous a donné le ministère de la réconciliation…
Par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel :
Nous le demandons au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu.
Amen
Père Robert, Eglise Gallicane, Chapelle St Michel Archange Montbrison
Semaine de l’Unité des Chrétiens
Célébration Oecuménique le samedi 21 Janvier à 19h Eglise de Moingt
Les communautés catholique, gallicane et protestante de Montbrison vous invitent à une célébration commune pour la « Semaine de l’Unité des Chrétiens » suivant le fascicule proposé cette année par l’Allemagne et validé par les Eglises chrétiennes.
Thème de cette année:
« Nous réconcilier,
l’amour du Christ nous y presse » 2 Co 5,14-20
Partage Biblique Oecuménique Jeudi 19 Janvier
Epiphanie
Ecoutez l’homélie de l’Epiphanie:
Epître : lecture Prophète Isaïe 60,1-6
Debout, Jérusalem, brille de mille feux, car la lumière se lève pour toi :
la glorieuse présence du Seigneur t’éclaire comme le soleil levant. L’obscurité couvre la terre, la nuit enveloppe les peuples. Mais toi, le Seigneur t’éclaire comme le soleil qui se lève. Au-dessus de toi apparaît sa présence lumineuse. Alors des nations marcheront vers la lumière dont tu rayonnes, des rois seront attirés par l’éclat dont tu te mettras à briller. Regarde bien autour de toi, et vois tous tes enfants : ils viennent et se rassemblent auprès de toi. Tes fils arrivent de loin, on ramène tes filles en les portant dans les bras. En les apercevant, tu rayonnes de bonheur ; tu en es tout émue, ton coeur éclate de joie. Car les richesses de la mer arrivent chez toi, les trésors des nations affluent jusqu’à toi. Ton pays se couvre d’une foule de chameaux : ce sont les caravanes de Madian et d’Éfa, arrivant toutes de Saba. Elles apportent de l’or et de l’encens en chantant les hauts faits du Seigneur.
Evangile : St Matthieu 2,1-12
Jésus naquit à Bethléem, en Judée, à l’époque où Hérode était roi. Après sa naissance, des savants, spécialistes des étoiles, vinrent d’Orient. Ils arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est l’enfant qui vient de naître, le roi des Juifs ? Nous avons vu son étoile apparaître en Orient et nous sommes venus l’adorer. » Quand le roi Hérode apprit cette nouvelle, il fut troublé, ainsi que toute la population de Jérusalem. Il convoqua tous les chefs des prêtres et les maîtres de la loi, et leur demanda où le Messie devait naître. Ils lui répondirent : « A Bethléem, en Judée. Car voici ce que le prophète a écrit : «Et toi, Bethléem, au pays de Juda, tu n’es certainement pas la moins importante des localités de Juda ; car c’est de toi que viendra un chef qui conduira mon peuple, Israël e .» Alors Hérode convoqua secrètement les savants et s’informa auprès d’eux du moment précis où l’étoile était apparue. Puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez chercher des renseignements précis sur l’enfant ; et quand vous l’aurez trouvé, faites-le-moi savoir, afin que j’aille, moi aussi, l’adorer. » Après avoir reçu ces instructions du roi, ils partirent. Ils virent alors l’étoile qu’ils avaient déjà remarquée en Orient : elle allait devant eux, et quand elle arriva au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant, elle s’arrêta. Ils furent remplis d’une très grande joie en la voyant là. Ils entrèrent dans la maison et virent l’enfant avec sa mère, Marie. Ils se mirent à genoux pour adorer l’enfant ; puis ils ouvrirent leurs bagages et lui offrirent des cadeaux : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Ensuite, Dieu les avertit dans un rêve de ne pas retourner auprès d’Hérode ; ils prirent alors un autre chemin pour rentrer dans leur pays.
UNITE
Un lien subtil unit tout être à tout, à tous et à Dieu, même si chacun semble distinct et incarne une destinée différente.
L’intelligence humaine, de par sa fonction, a du mal à comprendre cette notion, elle qui divise, isole, sépare, morcelle, pour mieux comprendre.
Notre Conscience supérieure, elle seule, peut nous aider à cesser de se concentrer sur nos opposions, nos différences ou nos divisons et nous ouvrir à la compréhension de l’union de tous les êtres, à la compassion et à l’esprit de service universel.
« L’homme doit gérer l’univers dans le respect de tous »
Les hommes, ne doivent pas seulement vivre ensemble mais, placés par Dieu au milieu des règnes minéral, végétal et animal, il doit les gérer dans le respect du monde entier et dans l’attention à tous.
Dieu a mis le monde à la disposition de l’humanité pour que chaque règne puisse garder son intégrité et que toutes les créatures puissent poursuivre leur évolution ordonnée, harmonieuse et paisible.
« L’unité est chemin vers Dieu »
Au niveau terrestre, tant qu’on ne peut pas ressentir les peines, les joies et les souffrances de toutes créatures, se concentrant uniquement sur soi ou sur ses êtres chers, on ne peut pas devenir UN avec elles.
Si nous voulons que l’humanité aille mieux, « que la terre tourne plus rond » comme on dit, nous sommes dans l’obligation d’élargir notre sentiment d’amour et de compassion envers chacun quel qu’il soit mais aussi envers tout le monde créé dans une prise de conscience responsable, attentive et ouverte.
La terre fond, la terre brûle, la terre tremble, le règne végétal souffre de cet état de fait, le règne animal se réduit de plus en plus, les hommes se battent …
Dieu, où es-tu? …
N’est-ce pas plutôt: Homme où es-tu? que nous devrions dire…
L’homme se décharge de sa responsabilité sur Dieu alors qu’Il est en chacun de nous.
A nous de prendre les bonnes directions en apprenant à écouter notre coeur.
C’est la grâce que je nous souhaite pour cette nouvelle année.
Dame Colette +
Epiphanie
L’Evangile de la messe de l’Epiphanie exprime avec une grande force LA MANIFESTATION de Dieu à toutes les nations. L’histoire des mages est riche de beaucoup d’enseignements pour toutes les femmes et les hommes de ce monde. Cette histoire s’est déroulée il y a un peu plus de 2000 ans mais elle n’appartient pas au passé car elle résonne de nos jours avec beaucoup d’échos dans notre monde actuel.
Au milieu des tous les enseignements dont ont abondamment parlé les Pères de l’Eglise, il y a trois aspects qui méritent toute notre attention car ils portent sur des « valeurs » qui aident à vivre et à grandir sur cette terre.
Le premier enseignement c’est « l’étonnement » ou plutôt « l’émerveillement » (si cher à Maurice Zundel 1)… Une étoile parait dans le ciel et tout à coup des hommes habitants une contrée lointaine se passionnent pour ce phénomène et vont jusqu’à décider de suivre sa course. C’est l’émerveillement d’accepter de bousculer l’ordonnancement de sa vie pour accomplir ce qui nous correspond ou ce qui nous touche. C’est l’émerveillement de ressentir au fond de soi, un appel, un souffle, une énergie nouvelle qui nous tire vers ce que nous appréhendons comme le meilleur de nous même. Tout du moins que nous ressentons comme une formidable adéquation entre ce que nous sommes et ce que nous voulons être véritablement.
Cet appel ressemble un peu à l’appel ressenti par les mystiques et les religieux. On ne sait pas où on va aller mais on a la certitude intérieure que c’est ce qu’il faut faire. C’est ce qu’il faut vivre à ce moment là. Cet émerveillement ne touche pourtant pas tout le monde, les scribes du peuple et les grands prêtres, malgré leurs connaissances, n’ont pas compris ce qui se passait. Peut-être que cette étoile ne s’est pas révélée aussi formidablement à leurs yeux ; peut-être que leur raison rationnelle leur a soufflée : » Oh là ne t’emballes pas comme ça! Tu vas passer pour qui si tu t’enflamme pour une étoile! »…
On ne peut pas s’empêcher de penser à la formidable chanson de Jacques Brel où il parle de « l’inaccessible étoile 2 » et de la quête ô combien difficile de Don Quichotte. On a tous et toutes manqué certains rendez-vous avec l’Histoire de notre vie pour ne pas leur jeter la pierre. On a parfois manqué ces instants en laissant de côté « le miracle de l’instant qui passe » mais il ne faut jamais renoncer à le chercher.
Le deuxième enseignement de cette Epiphanie, c’est la dimension de « la joie ». La joie de suivre la course de cet astre et de voir peut à peu se préciser le chemin. C’est la joie des mages en voyant l’étoile au dessus de la maison où se trouve l’enfant. C’est en même temps la jubilation, l’accomplissement et la récompense de ce pari un peu fou. C’est aussi la joie de voir un nouveau né qui porte en lui tous les espoirs du monde. Pas seulement parce qu’il est le Fils de Dieu mais simplement parce que chaque enfant est porteur de ce bonheur de cette joie et de cette nouvelle vie qui commence.
La joie c’est aussi la dimension du bonheur. Etre heureux, c’est le désir légitime de chacun en ce monde et c’est le but de toute une vie. La grande et éternelle question reste bien évidement sur quoi va t on bâtir cette joie ? De quoi sera construit notre bonheur ?… « Tout passe, tout casse, tout lasse » dis le proverbe et la joie du monde peut vite devenir fade et le bonheur s’épuiser rapidement… et nous avec. Où faut-il placer son coeur et sa joie pour ne pas être déçu, pour s’inscrire dans une ambition d’éternité. La joie spirituelle et céleste est sans doute la plus difficile à toucher mais c’est certainement la plus durable.
Le troisième enseignement est en quelque sorte le résultat croisé des deux premiers. Si on a trouvé l’émerveillement qui conduit à la joie véritable ou inversement la joie profonde qui procure l’émerveillement alors il est fort a parier que cet humain a fait l’expérience de se rendre présent à la dimension de l’Esprit. Cet enseignement tient dans la dernière phrase de l’Evangile de Mathieu « Ils regagnèrent leur pays par un autre chemin ».
Bien sûr dans le sens littéral il y a la perversité du roi Hérode, mais dans le sens spirituel il y a la nécessité d’un «autre chemin» après avoir ressenti la Présence de l’Esprit. Lorsque l’intelligence de l’âme nous conduit à tutoyer le ciel alors il y a un avant et il y a un après. Rien de ce qui vient ne pourra être comme avant. Il y a la volonté absolue de ne pas perdre ce qui nous a été donné. Volonté de rester au plus proche de cette joie et de cet émerveillement. C’est sans doute à cela que se rapporte la phrase de la messe de Gazinet « Et ne permets pas que nous soyons jamais séparés de toi ». Pour cela il faut changer certains aspects de sa vie pour la mettre en conformité avec ses aspirations. Non pas en chamboulant tout mais plutôt dans un ajustement équilibré et plein de bon sens. Comme un autre chemin pour aller vers le même pays. Chacun trouve ses propres ajustements et son nouveau chemin. Chacun le fera dans « la sainte Liberté des enfants de Dieu » mais avec l’affirmation que désormais plus rien ne peut être comme avant.
En ce début d’année, les voeux que je formule pour notre Eglise et pour chacun de nous, c’est de pouvoir vivre ce triptyque de réalisation spirituelle : joie, émerveillement et autre chemin. L’enseignement des Ecritures est un enseignement de Sagesse qui conduit l’homme à sa réalisation pleine et entière. Faites, Seigneur, que s’accomplisse en nous ce que vous avez placé au coeur des Ecritures, afin que la Jérusalem Céleste paraisse un peu plus en ce monde.
Père Robert
1) Maurice Zundel : prêtre et théologien catholique suisse (1897-1975),
Lire Michel Fromaget, « Mort et émerveillement dans la pensée de Maurice Zundel » Lethielleux éd., 2011
2) La quête ( Don Quichotte ) Jacques Brel 1965 – extrait
Aimer jusqu’à la déchirure
Aimer, même trop, même mal,
Tenter, sans force et sans armure,
D’atteindre l’inaccessible étoile
Telle est ma quête,
Suivre l’étoile…
Noël 2016 … Crèche de la Chapelle dans le journal
Une journaliste du journal « La Tribune, Le Progrès » est venue à la chapelle pour photographier la crèche et discuter un moment avec nous de l’Eglise Gallicane, de Noël, de la crèche provençale … un moment d’échanges fort agréable qui permis une fois de plus de témoigner des valeurs de l’Eglise Gallicane.
C.Mure