Homélie : « Encore un peu de temps et vous ne me verrez plus »

Ecoute Mp3 : Homélie 3e Dim ap. Pâques

Epître:  1 Pierre 2,11-19

Je vous le demande, mes chers amis, vous qui êtes étrangers et exilés sur la terre : gardez-vous des passions humaines qui font la guerre à votre être. Ayez une bonne conduite parmi les païens ; ainsi, même s’ils médisent de vous en vous traitant de malfaiteurs, ils seront obligés de reconnaître vos bonnes actions et de louer Dieu le jour où il viendra.

Soyez soumis, à cause du Seigneur, à toute autorité humaine : à l’empereur, qui a le pouvoir suprême, et aux gouverneurs, envoyés par lui pour punir les malfaiteurs et féliciter ceux qui font le bien. En effet, ce que Dieu veut, c’est que vous pratiquiez le bien pour réduire au silence les hommes ignorants et déraisonnables. Conduisez-vous comme des gens libres ; cependant, n’utilisez pas votre liberté comme un voile pour couvrir le mal, mais agissez en serviteurs de Dieu. Respectez tous les êtres humains, aimez vos frères en la foi, adorez Dieu, respectez l’empereur.

Serviteurs, soyez soumis à vos maîtres avec un entier respect, non seulement à ceux qui sont bons et bien disposés, mais aussi à ceux qui sont pénibles. En effet, c’est un bien de supporter, par obéissance à Dieu, les peines que l’on souffre injustement.

Evangile selon St Jean 16,16-22

« D’ici peu vous ne me verrez plus, puis peu de temps après vous me reverrez. »  Quelques-uns de ses disciples se dirent alors entre eux : « Qu’est-ce que cela signifie ? Il nous déclare : «D’ici peu vous ne me verrez plus, puis peu de temps après vous me reverrez», et aussi : «C’est parce que je m’en vais auprès du Père». Que signifie ce «peu de temps» dont il parle ? Nous ne comprenons pas ce qu’il veut dire. » Jésus se rendit compte qu’ils désiraient l’interroger. Il leur dit donc : « Je vous ai déclaré : «D’ici peu vous ne me verrez plus, puis peu de temps après vous me reverrez.» Est-ce à ce sujet que vous vous posez des questions entre vous ? 

Oui, je vous le déclare, c’est la vérité : vous pleurerez et vous vous lamenterez, tandis que le monde se réjouira ; vous serez dans la peine, mais votre peine se changera en joie.  Quand une femme va mettre un enfant au monde, elle est en peine parce que le moment de souffrir est arrivé pour elle ; mais quand le bébé est né, elle oublie ses souffrances tant elle a de joie qu’un être humain soit venu au monde. De même, vous êtes dans la peine, vous aussi, maintenant ; mais je vous reverrai, alors votre coeur se réjouira, et votre joie, personne ne peut vous l’enlever.

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La Terre « du lait et du miel »

Le Seigneur dit à Moïse :

« J’ai vu com­ment on mal­traite mon peu­ple en Égypte ; j’ai en­ten­du les Is­raé­li­tes crier sous les coups de leurs op­pres­seurs. Oui, je con­nais leurs souf­fran­ces. Je suis donc venu pour les dé­li­vrer du pou­voir des Égyp­tiens, et pour les con­duire d’Égypte vers un pays beau et vaste, vers un pays ruisselant de lait et de miel… » (Ex 3,8)

Ce passage du livre de l’Exode, se situe lors de la vision de Moïse au buisson ardent. ‘‘Un pays ruisselant de lait et de miel » : Dieu fait cette promesse en réponse à la misère de son peuple en esclavage, qui gémit et crie au secours.

Cette métaphore du lait et du miel est heureuse et maternelle, elle prétend moins décrire la réalité que dévoiler sa vérité profonde (1). Elle est la promesse d’une relation toute particulière entre Le Seigneur et son peuple. Dans l’ancien testament, « cette terre de lait et de miel » est une réactualisation du paradis terrestre, une image de la quête de l’humanité toute entière qui cherche ce paradis perdu, qui cherche à renouer ce lien filial avec Dieu. Ce pays ruisselant de lait et de miel matérialise une union fusionnelle où la terre et le ciel sont à nouveau unis et où Dieu couvre l’humanité de ses bienfaits.

La force des images symboliques portées par ces mots, éveille en nous une foule de sentiments et d’émotions. Le lait est le premier breuvage et la première nourriture en laquelle toutes les autres existent à l’état potentiel. Le lait est donc symbole d’abondance, de fertilité et de connaissance. Il est aussi un chemin d’initiation et un symbole d’immortalité utilisé lors des baptêmes dans l’Eglise des premiers siècles.

Pour les peuples nomades et vivants dans les régions désertiques, le lait est essentiel et constitue un contrepoint à la rigueur de l’environnement. Cette symbolique du peuple nomade nous conduit aussi à la recherche de nos origines lointaines et profondes. Comme l’enfant recherche cet instant fusionnel où serré contre son sein, il ne fait plus qu’un avec sa mère, ainsi l’humanité, loin du paradis terrestre, cherche encore cette union parfaite avec Dieu. L’image de la mère est très intimement liée au lait, avec cette dimension « comme nourricière de l’être auquel elle a donné le jour et qu’elle nourrit avec son propre lait, en lui transmettant sa vie, son énergie et le meilleur d’elle-même » (2)

« Dans toutes les cultures, le lait a représenté l’aliment primordial indispensable à la vie et à la croissance de l’être humain. Cet élément naturel a toujours été considéré comme le principe nutritif et vitalisant par excellence, très souvent associé au miel, autre produit de la nature… Ces deux produits demeureront dans l’imaginaire collectif comme les signes d’un Âge d’Or où la Terre-Mère produisait spontanément ces biens.  » (3). L’imaginaire chrétien puisera abondamment dans ce thème avec la symbolique du lait de la Vierge. Ce thème de l’allaitement spirituel sera développé par les mystiques chrétiens comme l’expérience mystique la plus haute et la plus parfaite.

Le miel, comme le lait est un aliment premier. C’est un symbole de douceur, de plaisir mais aussi de richesse et de plénitude. Le miel est célébré de façon universelle comme source de vie et d’immortalité. Il est considéré comme un symbole de connaissance, du savoir, de sagesse. Le miel est associé à la culture religieuse, à la connaissance mystique, aux biens spirituels. Le miel désigne enfin la béatitude suprême de l’esprit. (5)

Le lait et le miel sont très souvent associés, ils sont tous deux la nourriture abondante de toutes les terres promises (4). Dans le Forez, le lait chaud et le miel (avec parfois un peu d’alcool …) sont utilisés comme remède contre la grippe et les coups de froid. Ce remède pour le corps peut être aussi celui de l’âme car ils sont tous deux le résultat d’une transformation profonde. Ils incarnent ainsi le processus de transformation intérieur qui doit se mettre en oeuvre en chacun de nous, transformation initiatique et conversion de l’âme.

Il existe encore bien d’autres symboles associés à ces deux éléments et plusieurs livres y sont consacrés sans épuiser le sujet. Il convient de noter que ces éléments du lait et du miel seront beaucoup moins présents dans le Nouveau testament.

La force de ces mots reste pourtant particulièrement vivante :

« Le 4 mai 1994 au Caire, après les accords israélo-palestiniens sur le partage des territoires, le premier ministre Itzhak Rabin eut ce souhait, biblique, utopique : ‘‘Que les deux peuples puissent vivre sur la même terre étroite, la terre du lait et du miel, chacun sous son figuier… » (6)

En novembre 1995, il meurt assassiné par deux balles tirées à bout portant dans son dos.

Ainsi la terre du lait et du miel  porte maintenant une nouvelle dimension, celle de la Paix à venir et de la concorde souhaitée entre les peuples. De cette Paix à construire, par delà les divisions et les haines.

Que le travail des hommes et des femmes de bonne volonté, guidés par l’Esprit du Très Haut, fasse qu’elle soit un jour réalité vivante. Qu’ainsi s’accomplisse, à l’échelle de la terre toute entière, la parole des Ecritures : «  Je vous conduirais vers un pays ruisselant de lait et de miel !»

Père Robert Mure

(1) (6) – Service Biblique catholique Evangile et Vie (site internet : bible-service.net).

(2) (3) Un don biblique  Michel Meslin  dans Mémoires lactées, Coll. Mutations/Mangeurs N°143, Paris, 1994

(4) (5) Le dictionnaire des symboles, Jean Chevalier et Alain Gheerbrant. Ed. Robert Laffont

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Homélie : Célébration Pâques 2012

Homélie Célébration de Pâques.

Au matin de Pâques, le tombeau du Christ est vide, Marie Madeleine témoigne de la résurrection de Jésus. Les paroles prononcées depuis 3 ans par le Christ prennent alors tout leur sens pour les apôtres qui les avaient entendues mais ne les avaient pas toujours comprises.

Nous sommes nous aussi incrédules face à ce qui se passe et notre intelligence d’homme ou de femme ne peut appréhender un tel mystère. Comme les disciples d’Emmaüs, il nous est difficile de reconnaitre le Christ qui chemine avec nous, alors Jésus explique le sens des écritures, tout ce qui devait s’accomplir, comment les écritures prennent forme et comment le Christ qui se fait homme en revêtant notre humanité, nous ouvre à une Nouvelle Vie.

Par sa naissance, sa mort, sa résurrection et son ascension, il change la perspective de l’humanité toute entière :

« Dieu s’est fait homme pour que l’homme soit fait Dieu » (Saint Irénée, Patron de l’Eglise Gallicane). 

Le Christ est mort sur la croix non pas seulement pour porter les péchés des hommes mais en les portant, les effacer et nous faire accéder à une autre vie, nous ouvrir une voie nouvelle non pas dans la chair mais une vie dans l’esprit.

L’homme est composé de 3 dimensions :

  • le corps – dimension physique et matérielle
  • l’âme – dimension relationnelle et émotionnelle
  • l’esprit – dimension sprituelle et céleste

Le corps et l’âme sont liés et le corps est le support de l’âme, de même l’âme est liée à l’esprit dont elle est le support. Lorsque le corps meurt, l’âme ne meurt pas mais elle quitte le corps. Cependant l’âme n’est pas immortelle et ce qu’il faut redouter c’est la mort de l’âme… Le Christ nous ouvre la voie par le baptême à cette vie nouvelle où l’âme peut s’unir pleinement à l’esprit. Par cette union parfaite, l’âme vit par lui, avec lui et en lui.

C’est de cette « pâte nouvelle, ce pain sans levain » dont nous parle St Paul dans l’Epitre de ce jour. Nous sommes ce pain azime et le Christ est notre levain. Ainsi par Lui nous sommes transformés pour nous faire naître à une vie spirituelle, tournée vers une autre réalité.

Le Christ par sa mort et sa résurrection nous donne les clés d’un autre monde, celui de la Vie Eternelle… Pâques représente un nouveau départ car la vie ne s’arrête pas avec la mort de notre corps physique. La mort n’est qu’un passage vers une autre vie. Comme le corps, l’âme et l’esprit sont intimement liés, le message de la Résurrection nous apprend que la vie éternelle commence ici et maintenant. Avec le matin de Pâques, notre âme doit s’ouvrir à cette réalité, il n’y a pas que les passions du monde qui la font vibrer… la Vie avec un V majuscule se propose à nous.

La prière, la méditation, les célébrations et la messe sont des instants et des lieux privilégiés pour accéder à cette autre réalité. La Vie Nouvelle, c’est la source de l’esprit où celui qui boira n’aura plus jamais soif. Notre âme, conduite par l’égo, n’est jamais satisfaite car notre vie matérielle ne peut étancher cette soif qui réclame encore et encore son dû. En s’ouvrant à la dimension de l’Esprit, la source que nous y trouvons, nous comble et nous rassasie car nous touchons à l’essentiel dans son accomplissement parfait. Notre âme retrouve alors sa raison d’être.

Cette ouverture, ce passage (la Pâques commémore pour le peuple juif, le passage de l’esclavage des égyptiens à la liberté) nous fait passer, nous Chrétiens, dans la Liberté de Dieu. Nous ne sommes plus esclaves de la mort, nous sommes libres avec le Christ. La difficulté de cet enseignement et de ces paroles, c’est que nous les avons entendus depuis trop longtemps sans forcément les comprendre. Elles sont comme recouvertes d’un voile qui nous empêche de voir la réalité des choses. Cette réalité spirituelle, nous voulons aussi trop souvent l’aborder avec les outils propres de l’intelligence humaine, à savoir, le calcul savant, le raisonnement cartésien, philosophique ou théologique. Il faut changer notre approche et s’ouvrir à cette réalité spirituelle avec les yeux et les oreilles du coeur. Il ne faut pas analyser une problématique extérieure, mais vivre les paroles de l’Evangile et les faire vivre au quotidien en nous et autour de nous.

Cette vie nouvelle, n’appartient pas en propre, aux gallicans, aux catholiques ni même aux chrétiens mais elle est universelle et concerne toute l’humanité. La Résurrection à la fin des temps s’adresse à chacun de nous en particulier mais aussi à l’humanité toute entière, car un seul ne se sauvera pas tout seul.

Je nous souhaite la grâce que cette messe de Pâques touche notre âme afin qu’elle s’ouvre à ce mystère de la Résurrection pour déjà nous faire naître à une vie nouvelle ici et maintenant.

Amen

Epître: Première lettre de St Paul aux Corinthiens 5, 7-8

7 Purifiez-vous donc ! Éliminez ce vieux levain pour que vous deveniez semblables à une pâte nouvelle et sans levain. Vous l’êtes déjà en réalité depuis que le Christ, notre agneau pascal, a été sacrifié. 8Célébrons donc notre fête, non pas avec du pain fait avec le vieux levain du péché et de l’immoralité, mais avec le pain sans levain de la pureté et de la vérité a .

Lecture du Saint Evangile selon Saint Marc, chapitre 16, 1- 7

16 1 Quand le jour du sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie mère de Jacques, et Salomé achetèrent des huiles parfumées pour aller embaumer le corps de Jésus. 2 Très tôt le dimanche matin, au lever du soleil, elles se rendirent au tombeau. 3 Elles se disaient l’une à l’autre : « Qui va rouler pour nous la pierre qui ferme l’entrée du tombeau ? » 4 Mais quand elles regardèrent, elles virent que la pierre, qui était très grande, avait déjà été roulée de côté. 5 Elles entrèrent alors dans le tombeau ; elles virent là un jeune homme, assis à droite, qui portait une robe blanche, et elles furent effrayées. 6 Mais il leur dit : « Ne soyez pas effrayées ; vous cherchez Jésus de Nazareth, celui qu’on a cloué sur la croix ; il est revenu de la mort à la vie, il n’est pas ici. Regardez, voici l’endroit où on l’avait déposé. 7 Allez maintenant dire ceci à ses disciples, y compris à Pierre : « Il va vous attendre en Galilée ; c’est là que vous le verrez, comme il vous l’a dit ».

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Homélie : Eucharistie et Jeudi Saint

La dernière semaine du Christ sur terre est déterminante.

Elle représente à elle seule environ 1/4 des textes des Evangiles, afin que nous en saisissions toute l’importance et la densité et que nous puissions nous aussi suivre le Christ pas à pas dans ses derniers instants sur terre.

Cette dernière semaine est liée au sens profond de la mission du Christ ici-bas, inséparable du drame du calvaire … mais aussi indissociable de l’éclatante nouvelle de pâques : IL EST RESSUSCITE ! , victoire des forces de la vie sur celles de la mort … fulgurant passage des ténèbres au règne de la lumière. Avec le Christ, c’est Dieu qui écrit l’histoire mais c’est en toute liberté que Jésus accepte sa mission (Jardin des oliviers « Père si tu le veux, éloigne de moi ce calice. Pourtant que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne).

 Le Christ va sceller le destin de l’humanité

Mais Jésus sachant que sa fin est proche, décide de célébrer la dernière cène avec ses apôtres au cours de laquelle

 » il prit du pain et après avoir rendu grâce il le rompit et le donna à ses disciples en disant: prenez et mangez , ceci est mon corps livré pour vous, le pain de la nouvelle alliance, mystère de foi qui pour vous et pour beaucoup sera répandu en rémission des péchés pour la vie éternelle,  faites ceci en mémoire de moi… »

Le Christ avant de devoir quitter ce monde, institue par amour le moyen de rester éternellement près de nous. Par le rituel de la transsubstantiation des Saintes Espèces du pain et du vin, il nourrit notre âme continuellement et encore aujourd’hui.

 

 

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Kyrie eleison

« Kyrie eleison » ou « Seigneur prends pitié » (en grec) est le premier chant de la messe.

Kyrie eleison

Christe eleison

Kyrie eleison

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Autour de Pâques …

Dimanche 1/04 : Bénédiction des Rameaux et Messe à 10h30

Nous vous invitons à venir célébrer avec nous la messe des rameaux et la distribution de ces buis bénis qui restent en nos foyers tout au long de l’année. Ils nous rappellent les louanges faites au Christ, le témoignage public d’amour et de reconnaissance au Christ par le peuple de Jérusalem quelques jours avant sa mort.

Ils sont pour nous le symbole de la protection que nous assure la victoire du Christ par sa résurrection.

Vendredi Saint 6/04 : Prières et Méditation sur la lecture du chemin de croix

Un moment de recueillement pour sentir en nos coeurs la solitude du christ et son amour pour les hommes en ses derniers instants de vie sur terre.

« Il languit, abreuvé de fiel; les épines, les clous, la lance transpercent son corps délicat. L’eau coule avec le sang: la terre, la mer, les astres, le monde entier, dans ce fleuve sont purifiés » (Liturgie de la Passion)

Samedi Saint 7/04 : Veillée Pascale à 20h30, avec bénédiction de l’Eau Baptismale et du Cierge Pascal

« Rendez grâce au Seigneur car Il est bon, Eternel est son amour » (Psaume 117)

Dimanche de Pâques 8/04 : Solennité de la Résurrection 

 Alleluia! Christ est ressuscité … OUI, c’est la Vérité.

 

 

 

 

Christ est ressuscité des morts et nous entraine à sa suite pour nous faire accéder à la vie éternelle. »

« Répandez en nous Seigneur votre Esprit de charité afin qu’après nous avoir nourris du Sacrement Pascal, votre amour paternel garde nos coeurs dans l’unité » (Messe de Pâques)

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Homélie : Dimanche de La Passion – 2012

Avec le dimanche de la Passion nous entrons dans le dernier temps du carême. Nous souffrons avec le Christ, lorsque les lectures de l’Évangile nous font partager ses difficultés. Nous entrons alors dans ce que l’on appelle : le mystère de la croix.

La période qui s’ouvre et qui va jusqu’à Pâques développe 4 thèmes principaux :

le Christ est rejeté par son peuple

le Christ persécuté prie son père

le Christ fait de sa persécution le moyen du salut des hommes

le peuple prend conscience de son erreur

  •  Le Christ est rejeté par son peuple

Ce temps n’est pas encore celui de la violence des dernières heures mais nous voyons monter l’opposition des chefs de l’église dans cet Evangile de Jean. Cette opposition est de plus en plus forte et marquée. Le Christ n’arrive plus à se faire entendre et comprendre. Jean nous fait vivre ce blocage de plus en plus irréductible. Pour les juifs la parole du Christ est un blasphème. Le refus est net : les hommes ne veulent pas de Celui qui se présente comme le Fils de Dieu.

  • La prière du Christ

C’est la plainte du Christ qui monte vers Dieu à travers les mots des psaumes (antienne, graduel, trait). Comme les prophètes qui sont venus avant lui, le Christ est incompris et persécuté. Ces prières traduisent la souffrance liée au décalage entre les aspirations de la nature humaine et les aspirations divines: Le Christ s’est revêtu de notre humanité et il comprend, dans son âme, la difficulté des hommes à suivre la voie que leur offre Dieu.

  • La croix, moyen du salut

Le Christ prend pleinement conscience que la mort voulue pour lui par les grands prêtres est inévitable. Caïphe a prophétisé à son sujet : « il est bon qu’un homme seul meurt pour éviter la perte de tout le peuple ». Jésus accepte son sacrifice et cela ajoute encore à sa peine et à sa douleur.

Le Christ perçoit alors encore le sens et le moyen de sa mission. Il comprend que le sacrifice de sa vie devient une réalité. « Quand je serai élevé de la terre, j’attirerai tout à moi. » C’est l’image du grain de blé qui tombe en terre et qui meurt pour porter beaucoup de fruits. Par le sacrifice de la croix, le Christ se place dans la perspective du sacrifice expiatoire du peuple juif : le sacrifice du « pardon » du peuple juif se déroulait avec la présentation de deux agneaux, l’un était relâché (comme Barabbas), le second était sacrifié. Le jour du sacrifice était la veille de la pâque juive, soit le vendredi saint. L’agneau du sacrifice portait une étoffe rouge (comme le manteau dont le Christ sera revêtu par les soldats). Cette étoffe représentait la charge des péchés de toute la communauté (comme le Christ se chargera de tous les péchés du monde). Après le sacrifice, le peuple est aspergé avec le sang des moutons  (comme la parole du peuple à Pilate « tue-le, et que son sang retombe sur nous »). Par ce geste le peuple était lavé de ses péchés.

Tous les aspects du sacrifice de la pâque juive sont présents dans le sacrifice de la croix…. mais c’est un homme, le Christ, vrai homme et vrai Dieu qui est sacrifié pour dépasser et accomplir tous les sacrifices et changer la face de l’humanité. Le Christ n’a pas aboli la Loi mais il l’a transcendée, dans l’amour, pour le genre humain tout entier et pour son Père.

  • Le « péché » du peuple

A voir souffrir le Christ,  nous prenons conscience de nos propres erreurs. En grec, le mot péché se traduit par « faire un pas de côté », « dévier de sa route », « ne pas atteindre son but ». Nous sommes loin des lieux communs habituellement entendus sur la notion de péché. C’est la prise de conscience de notre distance par rapport à ce que doit être le but de notre vie; la conscience de notre écart par rapport à la voie divine. Le péché, s’est d’être séparé de Dieu, parce que l’on prend un chemin qui nous en éloigne. « Et ne permets pas que nous soyons jamais séparés de toi » dit avec insistance la messe de Gazinet.

C’est le sens du voile tendu dans le temple qui empêche le peuple de percevoir le Saint des Saints. C’est le symbole des statues et de la croix voilées au vendredi saint. Nous sommes séparés de Dieu. Après la mort du Christ, le voile du temple qui se déchire symbolise la promesse à venir : oui nous verrons Dieu en face.

Voici ce qui est à vivre en nos coeurs et dans la dimension de l’esprit au cours des deux semaines qui viennent. Que le mystère de la croix et sa méditation nous conduisent nous aussi à déchirer le voile qui obscurcit notre âme, pour aller jusqu’au matin de Pâques, avec le Christ, dans sa résurrection et pouvoir dire ensemble: Il est ressuscité, OUI c’est la Vérité.

Père Robert

Epître : Paul aux Hébreux 9, 11-15

11 Mais le Christ est venu comme grand-prêtre des biens déjà présents d . Il a pénétré dans une tente plus importante et plus parfaite, qui n’est pas construite par des hommes, autrement dit qui n’appartient pas à ce monde créé. 12 Quand le Christ est entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, il n’a pas offert du sang de boucs et de veaux ; il a offert son propre sang et nous a ainsi délivrés définitivement de nos péchés. 13Le sang des boucs et des taureaux et les cendres de la vache brûlée e , que l’on répand sur les personnes impures par rapport aux rites, les purifient de cette souillure extérieure. 14 S’il en est bien ainsi, combien plus efficace encore doit être le sang du Christ ! Par l’Esprit éternel, il s’est offert lui-même à Dieu comme sacrifice parfait. Son sang purifiera notre conscience des actions néfastes, pour que nous puissions servir le Dieu vivant.

15 Voilà pourquoi le Christ est l’intermédiaire d’une alliance nouvelle, afin que ceux qui ont été appelés par Dieu puissent recevoir les biens éternels qu’il a promis aux siens. Ils le peuvent parce qu’une mort est intervenue, grâce à laquelle les humains sont délivrés des fautes commises sous la première alliance.

Evangile : Jean 8, 46-59

46 Qui d’entre vous peut prouver que j’ai péché ? Et si je dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas ? 47 Celui qui est de Dieu écoute les paroles de Dieu. Mais vous n’êtes pas de Dieu et c’est pourquoi vous n’écoutez pas. »

48 Les Juifs répondirent à Jésus : « N’avons-nous pas raison de dire que tu es un Samaritain et que tu es possédé d’un esprit mauvais ? » — 49 « Je ne suis pas possédé, répondit Jésus, mais j’honore mon Père et vous, vous refusez de m’honorer. 50Je ne cherche pas la gloire pour moi-même. Il en est un qui la cherche pour moi et qui juge. 51 Oui, je vous le déclare, c’est la vérité : celui qui obéit à mes paroles ne mourra jamais. »

52 Les Juifs lui dirent : « Maintenant nous sommes sûrs que tu es possédé d’un esprit mauvais ! Abraham est mort, les prophètes sont morts, et toi, tu dis : «Celui qui obéit à mes paroles ne mourra jamais.» 53 Abraham, notre père, est mort : penses-tu être plus grand que lui ? Les prophètes aussi sont morts. Pour qui te prends-tu ? » 54 Jésus répondit : « Si je me glorifiais moi-même, ma gloire ne vaudrait rien. Celui qui me glorifie, c’est mon Père. Vous dites de lui : «Il est notre Dieu»,55 alors que vous ne le connaissez pas. Moi je le connais. Si je disais que je ne le connais pas, je serais un menteur comme vous. Mais je le connais et j’obéis à ses paroles. 56 Abraham, votre père, s’est réjoui à la pensée de voir mon jour ; il l’a vu et en a été heureux. » 57 Les Juifs lui dirent : « Tu n’as pas encore cinquante ans et tu as vu Abraham z  ? » 58 Jésus leur répondit : « Oui, je vous le déclare, c’est la vérité : avant qu’Abraham soit né, «je suis a ». » 59 Ils ramassèrent alors des pierres pour les jeter contre lui. Mais Jésus se cacha et sortit du temple.


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Le Quatre Temps n°27

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Journée Mondiale de Prière 2012

Le Vendredi 2 Mars 2012, des femmes chrétiennes de la Malaisie nous donnent rendez-vous pour prier ensemble autour du monde pendant 24 heures autour du thème

« Que règne la justice ! »

 A Montbrison : à l’invitation des communautés réformée, catholique, orthodoxe, gallicane

  • 18 h 30, chapelle du Monastère Sainte-Claire, 29 avenue de la Libération.

A Saint-Étienne :

  •  14 h 30, église Saint-Pierre Saint Paul, Place de la Rivière
  •  20 h, église Apostolique, 31 rue de la République.

A Saint-Chamond :

  •  18 h, Maison Ste-Thérèse , 3, rue de la Fenderie.

 A Marlhes :

  • 18 h 30, Chapelle du Rosey

 

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Découvrir l’Eglise gallicane à Montbrison

En septembre une journaliste de « La Tribune, le Progrès », quotidien de Montbrison, réalise un article sur notre Eglise afin de nous aider à la faire connaître sur Montbrison et ses environs.

Séduite par notre démarche et nos motivations ainsi que par le message et les particularités de l’Eglise gallicane, un grand article nous présente.

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